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29 nov. 2007

Evaluation

Salut!

Quelques mois plus tard, du nouveau sur ce sujet: Un travail de réflexion est mis en chantier dans ma structure autour des modalités d'évaluation de nos pratiques, dans le cadre de la "Démarche-Qualité"
Dans chaque équipe, deux éducateurs sont conviés à participer à ce travail de réflexion qui va durer entre 6 mois et un an, à raison d'une réunion par mois? et j'en suis!
Donc si vous avez déjà des témoignages à me faire parvenir sur la manière dont vous évaluez votre pratique dans vos institutions, lâchez vos com ^^
Je vous tiendrai au courant ici


Bonjour!

Moi j'essaie déjà de défendre tout ça au niveau de mon institution et je raaaaame!

Dernière réunion générale autour de l'élaboration du projet associatif: c'est parti, il est question d'élaborer un outil d'évaluation interne. Silence. Quel outil? Pour mesurer quoi? Je me sers de mon statut d'étudiant, j'explique qu'il ne faut pas avoir peur de l'évaluation, à condition d'évaluer, par exemple, la pratique en terme de pertinence d'analyse, d'adéquation de moyens en fonction des objectifs etc..

Là le Président s'agite et assure qu' "il va bien falloir en arriver à évaluer les résultats, c'est comme ça, c'est déjà comme ça dans le privé"
Bon je m'affole pas il est pas du métier. Les gens commencent à prendre la parole, timidement, surtout les cadres. Oui bon les résultats ok mais lesquels?

Tout ça pour qu'on dise en fait que les résultats, en gros, c'est les moyens mis en place hein! parce que bon, nous, la M.E., espèce de gros Bip de président de bip, on ne PEUT PAS mesurer notre action en terme d'emploi décroché ni en terme de diplôme obtenu! Sinon je vais bosser à l'ANPE!

Et dire qu'on ne sait même pas comment on va créer cet outil d'évaluation! ET quand je vois comment mes collègues (la plupart sortis de formation depuis un moment) n'ont pas les armes pour se défendre; n'ont peut-être qu'à peine conscience des enjeux! J'ai très peur!

Alors oui vive l'ONES! et je suis prêt à m'engager dans cette voie de réflexion et de militantisme!

A suivre

Ababakar

18 nov. 2007

Objectif O.N.E.S.

Il y a 2-3 semaines, Lien Social présentait une initiative qui m'a parue bien intéressante. les étudiants E.S. de l'EREIS de Bourg-en-Bresse ont créé une association (loi 1901) qui a pour objectif à long terme: une Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés.


Leur asso, appelée Objectif ONES Relais 01, est un relais départemental, et ils espèrent que d'autres étudiants et professionnels se regrouperont aussi en relais dans d'autres régions, pour réfléchir à l'institution de cette instance nationale.


L'asso a pour objet de développer les outils et les lieux de réflexion et d'information utiles à l'éducateur spécialisé et participer à la promotion du métier.


Pour le moment, ils mettent en place des réunions pour faire connaissance, pour se faire connaître, pour présenter le métier...

Site web:
http://www.ones.fr-org/


C'est un grand chantier, un vrai "chantier", qui a le mérite d'exister.
Les assistantes sociales se sont fédérées, elles, elles ont l'ANAS, alors pourquoi pas nous?
N'en avons-nous pas besoin? Pour quelles raisons cela n'existe-t-il pas encore? Notre métier est jeune, il a 40 ans cette année, sommes-nous décidés à le défendre, j'entends sommes-nous décidés à défendre notre qualification et sommes-nous décidés à défendre l'existence future de notre profession? Je n'en suis pas sûre.


Je trouverais intéressant de s'interroger d'abord sur ce que pourrait nous apporter une fédération nationale, ce que nous en attendrions si elle existait, ce à quoi elle pourrait répondre, quel pourrait en être l'intérêt et est-ce indispensable?


Je pense que si l'impulsion était donnée, beaucoup suivraient, mais y a-t-il suffisamment de leaders parmi nous? Accompagner, faire avec, être aux côtés de... nous connaissons, mais organiser avec méthode, décider, élaborer, fait-il moins partie de nos compétences?


Ceux qui me connaissent un peu souriront en lisant la suite... j'ai quelques chevaux de bataille qui ne me lâchent pas et que je ne suis pas prête de lâcher, et qui pourraient peut-être devenir mes raisons perso pour me mobiliser un peu? Je n'en sais rien, en fait. On a certainement tous des causes à défendre, non?
En voici un petit échantillon pêle-mêle:
- réforme du DEES: au rabais? Soyons vigilants et défendons nos spécificités et notre qualification. Je ne suis pas et je ne serai pas technicienne éxécutrice de projets.
- démarche qualité et évaluation interne: risque de dérive: obligation de résultat et plus d'obligation de moyens, au détriment de l'éducatif.
- évolution permanente des publics accueillis, il FAUT garder de la souplesse dans l'action à mener, ne pas enfermer dans des référentiels piégeants = ne pas confondre rigueur et rigidité.
- sens de circulation dans les institutions : les besoins des usagers remontent aux éducateurs qui observent, orientent, diagnostiquent et élaborent des projets qu'ils font eux-mêmes remonter à la direction, et pas uniquement l'inverse. Ce sont les éducateurs les plus à même de cerner les besoins et de chercher une adaptation du service aux besoins et pas une adaptation des personnes au projet du service. A ne pas oublier, même si évidemment, nous avons conscience des contraintes institutionnelles nécessaires à l'existence de toute institution.


Je commence à réfléchir à ce qu'il est posssible de faire à mon petit niveau local. Pour le moment, j'essaie déjà de défendre mes valeurs professionnelles au travail, et de les transmettre aux étudiants ES de l'IRTS où j'interviens. Chacun fait ce qu'il peut, mais je vais réfléchir à "l'extension du domaine de la lutte".

17 oct. 2007

S'aérer ?

Je me suis toujours dit que je ne resterais jamais très longtemps dans le même établissement, de crainte de m'enliser dans des fonctionnements routiniers sans même m'en rendre compte. Et, un jour, de ne plus pouvoir partir, de peur de ne plus être à la hauteur de tout ailleurs.

Puis, j'ai rencontré des supers collègues, je me suis intégrée dans une équipe fédérée, et j'ai gardé d'autres activités para-professionnelles en marge de mon temps partiel.

Quelques années ont passé, un élément du rouage a été modifié et je ne me sens plus tirée vers le haut dans mon travail.

Depuis un moment déjà, nous luttons en équipe pour tenter de conserver notre qualité de travail, mais ça devient difficile.

Alors est-ce le moment de partir?

Certains diront que ce serait un abandon, qu'on ne doit pas baisser les bras quand ça va un peu moins bien, mais on a tous essayé, on a tous voulu y croire.
D'autres diront qu'il est temps de partir, que rester serait risquer de s'installer dans cet état d'insatisfaction, mais c'est aussi se déresponsabiliser un peu facilement, non?

Et puis je pense simplement que j'ai fait mon temps à cet endroit, j'ai envie d'autres aventures, à une autre fonction peut-être, alors je me trouve certainement de bonnes raisons pour quitter moins difficilement un travail qui me plaît pas mal.

Considérations banales? certainement, dans quelques mois j'aurai fait mon choix et je saurai pourquoi.

2 août 2007

Héritage freudien

Les questions et questionnements éducatifs tortueux et torturants sont au ralenti... reléguons-les à la rentrée. Laissons-les hiberner tranquillement cet été. Mais cela ne m'empêche pas un bref commentaire sur deux-trois concepts développés par Freud, qu'on utilise fréquemment dans not'jargon.


"Hélène n'a pas eu son CAP, il faut maintenant qu'elle fasse son deuil."
Faire son deuil signifie laisser revenir les souvenirs agréables et les reproches liés au disparu, pour arrêter de lui reprocher d'être mort, et pour ne pas tomber dans la mélancolie. Donc, pas grand-chose à voir avec la frustration d'un échec.


"Lalie est en plein Oedipe."
Freud définit le complexe d'Oedipe en faisant sa propre analyse. En 1897, il écrit à un ami: "j'ai trouvé en moi (...) des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les enfants." Mais c'est beaucoup plus tard qu'il élargit ce concept aux petites filles, le limitant d'abord aux garçons.


"lapsus révélateur"
Freud a mis en évidence que le lapsus est la manifestation d'un désir refoulé. Mais pour cela, il faut que la personne qui commet le lapsus fasse elle-même l'association d'idées. Interpréter hâtivement le lapsus d'un autre peut alors revenir à y projeter son propre désir. Ah, ah.

21 juin 2007

A froid... procès de l'ASE

J'ai trouvé un écho à ce que je pensais du reportage dont j'ai parlé dans le post précédent,et qui s'appelait "Jamais sans ma mère". Je vous en fais part, c'est dans le courrier des lecteurs du Télérama de cette semaine.
A charge.
Téléguidage d'opinion où on nous montre des victimes de placements arbitraires. Quand cessera-t-on de penser que les travailleurs sociaux ont le pouvoir de placer un enfant? Dans le sujet, des enfants et des parents s'expriment, mais nous resterions insensibles à leur souffrance. Cela justifie pour les journalistes de faire la part belle au spectaculaire et de "justifier" la récupération par sa mère d'une adolescente confiée par décision de justice à un établissement. Comme si une décision de placement était prise à la légère! Comme si l'intérêt de l'enfant n'était pas pris en compte! C'est cette difficulté que tente de dire "le bon juge" Rosenzweig en trois phrases comptées, seul autorisé à exprimer le contradictoire dans ce reportage à charge.
Plus globalement, on pourra quand même reconnaître que certaines décisions de placement pourraient être améliorées, notamment dans les délais quand les situations familiales évoluent, les lenteurs administratives portant parfois préjudice aux familles, mais ici, le téléspectateur non initié n'aura pu se faire qu'une idée partielle. Dommage.

7 juin 2007

A chaud... procés de l'ASE?

Je viens de regarder le reportage d'Envoyé Spécial sur les familles d'enfants placés.
Wahhh! Les services de l'ASE en prennent pour leur grade!
On y entend - qu'il est difficile de quitter l'ASE une fois qu'on y rentre,
- qu'il est facile pour l'ASE d'aller chercher des enfants dans la précarité, beaucoup plus que dans les familles riches...
- qu'une fois la machine judiciaire enclenchée, on ne peut plus rien faire ...
On y voit des parents déchirés par des suspensions de visite et une mère à qui on a retiré l'enfant dès la maternité.
En bref, sentiment que l'ASE prend à des parents la chair de leur chair et qu'ils ne sont pas du tout entendus, ni dans leur douleur ni dans leur combat pour récupérer leurs enfants. Effectivement, le reportage porte sur les ratés de l'ASE.


Heureusement, un expert psychiatre évoque quand même brièvement la difficulté du positionnement du juge et JP Rosenczveig la confirme. Le commentaire post-reportage reprécise le cadre d'intervention des services sociaux et le rôle difficile de protection de l'enfance, via les juges; en citant aussi la nouvelle loi de mars dernier en faveur des familles. Ouf.

.
Puisqu'on parle de lui, je trouve que le blog de ce juge pour enfants au tribunal de Bobigny est très intéressant: http://www.jprosen.blog.lemonde.fr/

L'origine de la délinquance?


" Lorsque Boris Ivanovich ouvrit la lettre et la lut à sa femme Anna, tous deux blêmirent. Mischa, leur fils de trois ans, n'était pas admis dans la meilleure école maternelle de Manhattan.
"Ce n'est pas possible! s'exclama Boris Ivanovich, consterné.
- Non, non - ce doit être une erreur, renchérit sa femme. Après tout, c'est un garçon brillant, agréable, sociable, à l'aise à l'oral, qui se débrouille correctement en coloriage et maîtrise bien Monsieur Patate."
Boris Ivanovich s'était tu, il était perdu dans ses rêveries. Comment pourrait-il se présenter devant ses collègues de Bear Stearns alors que le petit Mischa avait échoué à l'entrée d'une grande école maternelle?"
(...)
"Tu crois vraiment que la maternelle peut avoir un impact sur ses études supérieures?
- Écoute, je ne voudrais pas citer de noms, mais cela remonte déjà à plusieurs années, un banquier d'affaires n'avait pas réussi à faire entrer son fils dans une école maternelle renommée. Apparemment, il y a eu un scandale sur l'aptitude du garçon à peindre avec ses doigts. Toujours est-il que le gamin a été refusé par l'école que ses parents avaient choisie, et il a été obligé de, de ...
- Quoi? Dis-moi, Dmitri Siminov.
- Disons que quand il a eu cinq ans il a dû s'inscrire dans ... dans une école publique.
(...)
N'ayant pas acquis les connaissances de base dans des matières telles que la décoration de pots de yaourts ou le collage de gommettes, le garçon n'était pas du tout préparé aux cruautés de la vie, enchaîna Siminov. Résultat, il a occupé des postes subalternes puis a commencé à chaparder des objets à son employeur parce qu'il s'était mis à sérieusement picoler. A cette époque-là, c'était déjà devenu un ivrogne. Évidemment, le chapardage a conduit au vol, et tout cela s'est terminé par l'assassinat et le dépeçage de sa propriétaire. A sa pendaison, le garçon a déclaré que tout avait commencé à aller de travers le jour où il avait été refusé dans une bonne maternelle."


Pour les amateurs de Woody Allen et ceux qui ne le sont pas encore:
extrait de L'erreur est humaine. de W.Allen. Ed. Flammarion . Mai 2007.
Si certains ne connaissent pas Monsieur Patate, je peux faire un post...

4 juin 2007

De la vie


B. 22 ans, sortie des effectifs il y a trois ans. Gérante d'un resto depuis quelques mois, à la tête d'une quinzaine de salariés.

Cherche "un vieux riche proche de la mort, pour l'épouser et vite récupérer ses thunes "(sic).

Parcours atypique comme on aimerait en voir plus souvent. Séjour au foyer de 16 ans et demi à 18 ans et demi. Arrêt de scolarité après le bac malgré de grandes capacités intellectuelles. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, par respect, mais juste que c'est le genre de nana dont on apprécie la rencontre. Un peu tornade, un peu allumée, drôle et déterminée malgré des blessures abyssalement profondes. Brûle la vie.
C'est tout.
Et vive la résilience!

20 mai 2007

Tranche de vie




Dimanche dernier, 15 heures, on sonne. C'est J.
Du haut de ses 22 ans, c'est déjà une "ancienne". Ça fait 3 ans qu'elle a quitté le foyer.
Contente de la revoir, je prends de ses nouvelles en l'assaillant de questions (de toute façon, c'est un peu pour ça qu'elle est venue, non? pour en donner, des nouvelles).

C'est toujours agréable (oui bon, par curiosité aussi, ok) de savoir ce que deviennent les filles après leur séjour au foyer. Elles sont nombreuses à y revenir un jour ou l'autre.

Je crois que c'est dû principalement à 2 raisons :
- l'ancienneté de 3 éduc de l'équipe, qui permet d'avoir une chance sur 2 de "tomber sur un éduc qu'on connaît". (en fait, 4 éduc, mais je n'arrive pas à parler d'ancienneté en ce qui me concerne... ça viendra, certainement...)
- le fait de voir passer des anciennes hébergées pendant leur séjour, qui les incite à en faire de même plus tard.

Certaines reviennent rapidement après leur départ, souvent pour demander un renseignement qu'elles ne savent pas où aller chercher, sans doute aussi pour que le départ soit plus progressif , et puis elles se détachent, avec le temps.

D'autres reviennent après plusieurs années, pour des milliers de raisons, chacune ayant la sienne, certes, (je suis prudente...) mais peut-être parce qu'il leur faut du temps pour prendre du recul sur leur séjour au foyer, ou peut-être parce qu'elles attendent des preuves de leur insertion sociale pour venir, ou encore parce qu'elles mettent du temps à digérer les évènements vécus au foyer au moment de leur majorité, période charnière. C'est vrai que nous les accompagnons à décoder, à tenter de comprendre et d'accepter des situations familiales parfois difficilissimes, dont la mise à jour peut être "facilitée" au moment du passage "administratif" dans la vie d'adulte. Vivre en semi-autonomie et devenir majeure peut peut-être permettre parfois de se libérer un p'tit peu d'un lourd héritage familial, ou de s'autoriser à le faire.

Et même un suivi qui se termine mal n'augure pas une fin de non-recevoir envers nous. Évidemment, ne reviennent que celles qui sont bien disposées, nous ne voyons pas les autres. Si je pense à ça, c'est que, régulièrement, les jeunes femmes hégergées ont besoin de créer une vraie rupture pour pouvoir quitter le foyer: c'est déjà allé jusqu'à tout mettre en oeuvre pour réunir les conditions d'une éviction du service, mais ça n'a pas marché! Haha, on avait compris le p'tit jeu...et on l'a expliqué. Cette "méthode", certes inconsciente, les aide à se persuader que le service n'est plus adapté à leurs besoins du moment, et donc, ça les aide à partir (oui, c'est un raccourci rapide, et alors, j'ai le droit). Il faut penser que les départs, dans leur pourtant courte vie, ne sont pas forcément associés à de joyeuses envolées vers la liberté ou à des vacances entre potes! Le départ du service peut venir réactiver la rupture familiale subie des années auparavant, et les changements successifo-chaotiquo-perturbants de services sociaux . Mais la plupart des départs se passent néanmoins très bien. (je trouve que les accueils et les départs devraient être soignés bien davantage dans les services, c'est très important finalement (phénomène d'empreinte? importance donnée à l'autre? mini-deuils?) oui, c'est facile à dire, j'ai qu'à) (bigre, un peu lourd ce paragraphe, désolée)

Quelques-unes autres (oui, et alors) viennent pour nous présenter leur mari, leurs enfants. On reçoit des faire-parts, des cartes postales, des photos, qui viennent témoigner de l'histoire du service sur le pêle-mêle du bureau (magnifique...). (et ça, ça doit être la 3ème raison pour laquelle elles passent: figurer en bonne position dans cet encadrement!).


Pour finir sur une note de poésie, laissons parler le poète et philosophe tunisien (et non arménien) Hachemi Baccouche :
"Tout homme est une histoire dont d'autres sont plus ou moins responsables que lui".
C'était, un peu, de loin, en gros, le thème de mon mémoire d'éduc: l'influence de l'autre dans notre histoire et notre identité.

7 mai 2007

Réforme du diplôme d'ES.




Prévue a priori pour la rentrée prochaine.
Si vous en avez entendu parler, si vous avez des infos, des articles, etc, je suis preneuse.
Apparemment, pour la partie théorique de la formation, les UF seront remplacées par 4 domaines de compétences(DC):
- DC1: accompagnement social et éducatif spécialisé: 450 heures
- DC2: conception et conduite de projet éducatif spécialisé: 500 heures
- DC3: communication professionnelle en travail social: 250 heures
- DC4: implication dans les dynamiques partenariales, institutionnelles et inter-institutionnelles: 250 heures.
Chacun des domaines comportera une épreuve terminale de certification:
- 1: entretien sur les pratiques professionnelles
- 2: présentation et soutenance d'un mémoire
- 3: entretien à partir d'un journal d'étude clinique
- 4: épreuve écrite sur les dynamiques institutionnelles
2, 3, et 4 comporteront une évaluation organisée en cours de formation.
C'est vraiment un mini-résumé, quand j'en saurai davantage, je vous le dis, bien sûr.
.
juillet 2007.
Un petit peu plus...
- L'objectif de cette réforme est de faciliter la mise en place du parcours VAE, afin de faciliter les passerelles d 'un diplôme à un autre (EJE, ES, ME, AS...).
- Chaque DC devra être validé pour obtenir le DE, c'est-à-dire qu'il faudra obtenir 10/20 à chaque DC, la moyenne générale ne suffira pas.
- Le mémoire sera réduit à 50 pages, il devra rendre compte d'une conception de projet, il sera donc proche du terrain au lieu de rendre compte d'une démarche en sciences sociales.
- A partir de 2009, les jeunes diplômés ME ne pourront plus accéder directement à la formation ES, ils devront justifier de deux années d'expérience à un poste ME.

23 avr. 2007

Vocabulaire bis

Dans le même genre de disposition d'esprit que l'empathie, la congruence est également un in-con-tour-nable. Je n'ai pas vraiment de définition fiable sous la main... (ça, ça veut dire "aucune garantie" de ce qui va suivre)

Selon moi, la congruence désigne une certaine adéquation entre les émotions ressenties et leur expression sincère à la personne avec laquelle on communique.


J'oublie de dire qu'on parle de congruence dans une relation d'aide surtout, sinon, en dehors, on parle juste de compréhension, d'authenticité, d'échange, d'alchimie, voire de communion parfaite si c'est intense, mais c'est plus rare.

Bref, il s'agit de se montrer sans façade, "émotionnellement ouvert", afin de permettre à l'autre de s'autoriser à vivre ses émotions, et par là même, lui donner la possibilité de mieux les comprendre, et peut-être aussi de mieux se comprendre.
Ce serait donc comme une marque d'authenticité que l'on montrerait, et de façon délibérée. Evidemment, tout cela, sans en profiter pour régler nos névroses enfouies et soudainement rejaillissantes. Et c'est là que ça se complique... (ça veut dire qu'il ne faut pas en profiter pour raconter que nous comprenons bien la situation, parce que, nous aussi, notre parrain André avait un cheval, qu'il s'appelait Pégase, et que c'est un super souvenir pour nous et qu'un jour, il s'est noyé dans un étang vaseux alors qu'il savait nager et voler et que là, c'était très triste et que... aucun intérêt) (mais en fait, ça ressemble plus souvent à : "ah oui, c'est comme quand moi, je..." ou " tu sais, ça me rappelle...", mais ça revient à la même chose que Parrain André et son cheval).
Pour rester dans la relation d'aide, il s'agirait donc d'exprimer à l'autre que nous le comprenons en lui expliquant pourquoi nous le comprenons, en lui livrant des émotions du moment qu'il suscite lui-même en nous, et tout en gardant la distance professionnelle indispensable et en évitant de tout ramener à nous, même si nous acceptons de nous ouvrir à l'autre pour créer une proximité relative pouvant le mettre à l'aise et l'aider à s'autoriser des ressentis. (euh, oui, ça, c'est peut-être pas très clair)
Encore une fois, tout est dans le "suffisamment" mais pas trop, merci Donald (Winnicott, pas le canard) (oui, c'est nul).
A bientôt.

18 avr. 2007

Vite, une pré-ad ! Un autre profil.



P., 18 ans, se présente avec deux A.S. et ses parents. Ceux-ci sont dépassés (les parents, pas les AS quand même) , ils n'en peuvent plus: la fille provoque et teste les limites de ses parents, que ceux-ci n'arrivent pas à poser. Ils cherchent à comprendre, ils se questionnent sur la solution la plus adaptée, car le quotidien est trop lourd. Ils aiment beaucoup leur fille, mais la situation est devenue ingérable: "mauvaises fréquentations", absentéisme scolaire, sorties tardives très tardives, manque de communication, incompréhension de part et d'autre. Retour de baton d'un certain laisser-faire? ère post-Dolto mal interprétée? (Dolto, pas l'ère) . Je ne sais pas. Cette grande-ado-pas-encore-adulte (j'aime bien faire des longs mots composés comme ça, j'en ferai encore) traverse ce passage d'un âge de la vie à un autre, cherchant désespérément le cadre sans le trouver, et revendiquant parallèlement cette liberté pas encore consommée. Mais quoi de plus normal! Qui peut se targuer d'avoir passé cette étape sereinement ? pas moi en tout cas! Passage difficile, certes, mais cela justifie-t-il le placement? Attention, phase de questions, je vais essayer d'être brève.
- Que peut-on répondre? Quelle orientation leur proposer?
- Pas d'antécédent de suivi social, pas de maltraitance, pas de mise en danger, et elle est majeure. Alors... démission des parents? Encore une fois, je ne sais pas. Le besoin de médiation est criant, mais cela justifie-t-il une prise en charge éducative au quotidien, au sein du foyer de jeunes majeurs?
- Si on accepte ces "nouveaux profils", où les "cas complexes" vont-ils être accueillis?
- De plus en plus de parents sont en demande d'aide pour leurs "jeunes-adultes-d'enfants" (je vous l'avais dit). N' existe-t-il pas de service pouvant leur répondre?
- Il y a peut-être une autre problématique sous-jacente, si on refuse l'admission, la famille va peut-être s'y enliser, alors que la prise de contacts avec les services sociaux (phase difficile) est déjà faite.
- Comment se fait-il que des demandes de ce type nous arrivent plus fréquemment maintenant, alors que nous sommes censés accueillir des jeunes filles en grandes difficultés sociales et familiales, dans le cadre de l'agrément de la M.E.C.S.?

17 avr. 2007

Prise d'envol... La vie va.

Elle était quand même assez... difficile, mais elle correspondait tout à fait au "profil" . Que viendraient faire ici des filles sans soucis? Oui, mais elle, elle nous donnait beaucoup beaucoup beaucoup de travail, alors maintenant qu'elle a pris son envol, c'est vide! Vide de cris, vide de crises, vide de portes qui claquent, vide de voisins qui râlent pour la musique trop forte... voire vide de gestion de conflits!
Elle prenait tellement de place que le service est soudainement désert. Cette petite V., on s'en souviendra, c'est certain... comme de toutes les autres, en fait.

11 avr. 2007

Photo

Salut!

Je suis absent de mon lieu de travail cette semaine, et comme je ne fonctionne qu'avec ma mémoire vive, à chaque veille de retour sur mon "terrain employeur" j'angoisse de tout devoir redécouvrir, de ne plus savoir ce que j'ai à faire.

Voici donc un post à usage unique et personnel, une photo de situation, que je relirai le jour J afin de me rappeler où j'en étais en partant

Les jeunes: (non non, je vous vois venir, je ne crains pas de les oublier en une semaine!!)

Allez, du plus petit au plus jeune. (non plus, non, cette phrase ne me choque pas..)

Parlons de la jeune A: c'est bien simple je ne la connais pas. J'étais présent lors de sa commission d'admission. Elle a été accueillie le jour de mon départ. Crainte de la solitude. Méfiance vis à vis de l'adulte. Sentiment de persécussion.

jeune B: (anonymat, les maires ne nous auront pas!) : 17ans, en fugue chronique depuis des semaines. Séjour de rupture prévu et travaillé par l'équipe, avec son accord, en son absence..

jeune C: sentiment d'injustice / son histoire, transformé en engagement politique exacerbé. très en colère par rapport à ses parents. Quelle évolution du lien parental?

jeune D: relation sentimentale et plus si affinité avec une autre résidente. scolarité en dents de scie. Des habitudes discutables en terme d'hygiène.

jeune E: Très lisse. Utilise beaucoup le "je". Ecrasant (pour ne pas être écrasé!?)

jeune F: à quelques jours de sa majorité. très angoissé. A.P.J.M. accordé sur le fil du rasoir. En veut-il vraiment? Son projet est-il vraiment dit?

jeune G: formation de remise à niveau en cours. en attente d'un résultat "test de capacité au tavail"..

jeune H: récemment sauvée à un conseil de discipline, à deux mois de l'examen. Pas très présente sur l'institution (week end, vacances). sait ce qu'il lui reste à faire.

jeune I: "sorti de nulle part". arrivé en mon absence. commission d'admission??

Voilà un petit topo absolument pas professionnel, (mais vu la différence entre l'action que je constate sur le terrain et ce qui m'est enseigné au centre de formation, je ne sais plus très bien ce qu'est être "professionnel" ) et qui en plus ne m'aide pas à chasser cette angoisse personnifiée en l'image d'un jeune rencontré sur un autre groupe, il y a quelques mois, revenu aujourd'hui hanter mon réveil..

Bon à plus.

9 avr. 2007

Stooop !

Tu aimerais, toi,
signer un contrat de séjour (pour la loi 2002), le lendemain rédiger ton contrat APJM (pour l'ASE), le surlendemain être questionné sur ton projet de vie (par le référent social), et le jour suivant t'exprimer sur les moyens que tu vas te donner pour atteindre tes objectifs (pour aider les éducs à faire leur boulot) ?

Mais qui est au service de qui?

PETIT EXERCICE D'APPLICATION
Prends 5 minutes, écris ton projet et décline-le en 2-3 objectifs...
Ah ah, on rigole moins...

Ca doit être difficile pour les personnes que nous accompagnons d'être constamment sous les projecteurs: chaque défaut est repéré, chaque faux pas est traqué, chaque écart est "repris". Rien ne passe à l'as!
Peut-être pouvons-nous penser, de temps à autre, que nous sommes sur LEUR lieu de vie, sur LEUR territoire-semi-perso-faute-de-mieux, parce qu'à leur place, ce dont on rêverait... c'est qu'on nous FOUTE LA PAIX!
.
10.04.07. Le lendemain.
Bon. Hier, vous avez eu mon humeur du jour, mais d'hier. Là, j'ai envie de dire que la notion de projet est bien évidemment formidable et incontournable dans notre boulot, parce que le projet permet une rigueur indispensable dans le travail, c'est un garde-fou dans la relation éducative et affective, on ne pourrait pas s'en passer, c'est constructif, ça donne une trame, etc.

5 avr. 2007

Rentrez couverts

Les cas pratiques sont toujours plus parlants que les longs discours, non? alors allons-y, imaginons que...

Gérard, 40 ans, est en CHRS, il n'est pas apprécié des autres hébergés parce qu'il les provoque facilement. Tu lui ouvres la porte, il est 22 heures, et tu t'aperçois vite qu'il est complètement ivre, ce soir encore. Tu es sur le point de finir ta journée, et la soirée n'a pas été des plus calmes: le groupe est très animé, l'ambiance orageuse, et tu as dû intervenir à plusieurs reprises pour calmer les tensions.

QUE FAIS-TU?

A. Tu fais rentrer Gérard et tu te prépares à quitter ton poste, le plus rapidement possible, déjà 10 minutes que tu devrais être parti, tu es harassé, la journée a été suffisamment longue et éprouvante.

B. Tu lui refuses l'accès au service et tu en profites pour fermer les volets au cas où il tenterait d'entrer pas d'autres moyens, éventuellement dévastateurs. Puis, tu attends qu'il soit hors de vue pour quitter ton poste.

C. Tu lui refuses l'accès et tu appelles les services de Police.

D. Tu endosses ton blouson et tu lui proposes... un dernier verre.

TU AS REPONDU:

A. La conduite d'évitement, c'est ton truc, tu l'as déjà testée, alors pourquoi y faire une entorse? La fuite, c'est le top?! NON! CHANGE QUE DIABLE! DEPASSE-TOI!
.
B. Dans ta logique guerrière ou grégaire, tu protèges la forteresse et tu restes en groupe. OUI, C'EST MIEUX, MAIS GERARD, TU Y AS PENSE A GERARD?
.
C. PRUDENCE EST MERE DE SURETE. OUI. Tu couvres Gérard de l'effet de groupe, et tu te couvres. Eh oui, si tu refuses l'entrée et qu'il arrive un accident à Gérard alors qu'il est encore sous l'effet de l'alcool, tu risques le délaissement en situation d'une personne vulnérable. En appelant la Police, tu la laisses prendre la responsabilité de placer la personne en cellule de dégrisement, et tu es couvert.
.
D. ...
.
Bon, l'info importante ici, c'est bien sûr le délaissement blabla, et je sais, je ne suis pas allée droit au but, mais on ne peut pas toujours être ultra synthétique.
A bientôt pour de nouvelles aventures!

4 avr. 2007

Mineurs Isolés Etrangers


Cet après-midi, inauguration du SAMIE , Service d'Accueil pour Mineurs Isolés Etrangers, près de Lille. Maire de la ville, président du Conseil Général et d'autres personnalités du secteur de l'enfance étaient présents.
Ce service, qui accueille 15 jeunes, fonctionne depuis septembre 2006. Il dépend de l'EPDSAE, et il est le rare spécialiste de l'accueil des mineurs étrangers. Il a été créé suite à une période où les maisons d'enfants de la métropole "croûlaient" sous le nombre de jeunes étrangers sans famille.
Dans le projet éducatif: accès aux soins, scolarisation ou formation, orientation, suivi des démarches administratives...

Si vous vous intéressez au sujet, il existe depuis décembre dernier un site spécialisé:
www.infoMIE.net , sur lequel on peut trouver infos législatives, forum, bibliographie, agenda-conférences... principalement sur les mineurs isolés étrangers. En cas de situations particulières que vous devriez gérer, vous pouvez contacter RESF (Réseau Education sans Frontières).

26 mars 2007

Vocabulaire

Salut!

Je voudrais aujourd'hui faire profiter tout le monde d'un petit document ridicule mais intéressant!
Vous avez déjà tous entendu parler de cette merveilleuse disposition d'esprit qu'est l'empathie, si difficile à définir?!?
En gros c'est la capacité que l'on doit avoir à se mettre à la place de l'autre pour comprendre ce qu'il ressent. Admettons qu'une grande partie d'entre nous en soit capable..hum..oui admettons, combien sommes nous à savoir mettre un mot sur ce qui est ressenti.. Je veux dire autre chose que.. "Tu as l'air en colère, déçu, triste ou joyeux" ou "ça doit être dur".. Même si ces quelques mots ne sont jamais très loin de la vérité, il n'est pas impossible qu'ils nient la richesse des subtilités de l'âme.

Alors petite leçon de voc:

(cliquez sur l'image pour l'agrandir-et une seconde fois po
ur zoomer! vraiment il faut tout vous dire !! )

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20 mars 2007

"Injonction thérapeutique", précisons.

Dans le post précédent, j'ai utilisé "injonction thérapeutique" uniquement dans son sens littéral, juste pour dire que nous avions signalé à cette jeune femme qu'elle avait besoin de soins, que nous n'étions pas missionnés ni formés pour ce type de suivi, et que nous ne pouvions pas continuer à l'accompagner si elle ne se soignait pas. Il s'agissait donc d'une exigence de notre part dans le cadre de l'accompagnement éducatif, rien de plus.

Quand on parle d'injonction thérapeutique à proprement dit, on fait référence à un élément de loi datant de 1970, qui correspond à une obligation de soin (examen médical, orientation et suivi thérapeutique) contre une remise de peine, destiné aux usagers de drogues pour leur éviter la réponse répressive et donc des peines plus lourdes. C'est surtout pour mettre en avant la nécessité de soins que l'injonction thérapeutique est préconisée, plus que par conviction de l'efficacité de cette méthode. Effectivement, les détracteurs disent à juste titre qu'on ne peut obliger personne à se soigner!

salut!

Mais comment ça marche pour les délinquants sexuels, dont on dit souvent qu'ils refusent un travail psy en prison pour ne pas être "fichés" par leurs co-détenus? Ne sont-ils jamais soumis à une "injonction thérapeutique"?

Je ne connais rien du sort des délinquants sexuels dans nos maisons d'arrêt. A bon entendeur...

15 mars 2007

Jennifer, bientôt 20 ans.

Entretien hebdomadaire avec Jennifer (non, ce n'est pas son vrai prénom), 19 ans 3/4.
Tout se passe bien: elle répond calmement aux questions, elle écoute à peu près ce que je lui dis, elle reste assise, l'entretien dure 45 minutes.
Mais ses yeux la trahissent, son sourire un peu trop spontané aussi.

Jennifer est coutumière de la consommation de médicaments, de cannabis et/ou d'alcool.
Rapidement, nous nous sommes rendu compte en équipe que les entretiens n'étaient calmes que lorsqu'elle avait consommé. Alors j'ai alterné les entretiens:
- sans produits: impulsivité, voire agressivité au moindre "chatouillement" de ma part, opposition quasi constante, refus de "coopérer", et impossibilité d'aller jusqu'au bout d'une discussion, car elle met fin à l'entretien en se levant, en criant, et en claquant la porte (ou j'y mets fin moi-même, parce que moi aussi j'ai mes limites...)
- avec produits: calme, elle essaie de comprendre, elle s'explique davantage sur ses ressentis, elle supporte de rester dans le bureau plus de 10 minutes...

Après lui avoir relaté ce constat, après des refus de la recevoir tant son état était second, après un long travail d'injonction thérapeutique qui a rapidement échoué, nous avons compris que nous ne pouvions l'aider qu'en composant avec cette part d'elle-même, c'est-à-dire sans la stigmatiser, en l'encourageant dans ses efforts à supporter la vie, en l'accompagnant dans l'avancée de ses quelques projets, si utopiques soient-ils (ex: vivre à Saint Trop' avec un boulot, un mec et un logement).
Et la situation ne s'aggrave pas "éducativement" parlant, même si sa santé commence à se dégrader (gros soucis de concentration, problèmes pulmonaires) et qu'elle se met encore dans des situations de danger occasionnellement (en fait, assez souvent).

Parfois, l'impuissance de l'éducateur le renvoie tout simplement à sa place.

Evidemment, il y a tout un contexte qui n'est pas retranscrit ici.

12 mars 2007

Loi anti-tabac et autonomie


Depuis le premier février, les personnes hébergées au service ne peuvent plus fumer que dehors. L'unique salle collective ex-fumeurs est quasi désertée, et nous ne voyons pas non plus d'attrait soudain pour le plein air.
L'apprentissage de l'adaptabilité aux situations fait "évidemment" partie de l'accompagnement éducatif au quotidien, alors ... elles fument en catimini dans leur studio, bravant l'interdiction, et rusant pour dissimuler mégots et fragrances douteuses.
Alors oui, nous pouvons être fiers de notre travail: autonomie, autonomie!
et peut-être qu'effectivement, on a fait du bon boulot? non?

28 févr. 2007

Premier projet de sortie..avorté?

salut

Pour être tout à fait honnête, les quatre jeunes avec lesquels j'ai travaillé hier ont adoré l'affiche, mais hors de question pour eux d'aller voir ce film..."euh, non moi j'ai un anniversaire!" "ah non, moi je vais à Lille pour une réunion du Parti (!!??)" " et moi ma mère vient en visite." IMPARABLE..mais je n'abandonnerai pas!



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27 févr. 2007

Projet de loi contre la délinquance -voir fin de post-

Salut

J'avais prévu de me servir de ce blog pour jeter négligemment tout ce qui m'arriverait sur mon nouveau "terrain-employeur" pour m'aider à faire le tri mais là je dois absolument redéfinir mes priorités, en l'occurence en faisant de vous, Très Cher Public si Intelligent (non mais quel démago!) et tellement adepte de la nouvelle forme royaliste de débat participatif! (oui j'ai 4 comentaires en deux jours!! Je suis en passe de devenir un leader révolutionnaire! -retourne à tes dossiers!!- bon d'accord)

I / Wanda quel drôle de nom! Pourquoi pas libellule ou papillon? Doro on t'a reconnu! c'est pas toi? tant pis!
Non Wanda je ne projette pas d'aller travailler au Québec, terre d'asile des repris de justice politiques (arg..ça m'a échappé) Mais je n'ai toujours pas les infos demandées lors de mon précédent Post: alors à vos mails!! svp, je l'ai promis à des amis..

II / Anonyme: d'abord sache que ton nom, d'un commun!! mériterait que je ne m'adresse même pas à toi..mais bon tes propos de qualité m'y obligent! Mais c'est la dernière fois!
Anonyme sache que je n'ai pas décroché et que je t'ai lu(e?) jusqu'au bout. Tes paroles m'ont fait du bien, mais bon je ne les ai lues qu'en rentrant de cette journée de novi..novici..novicicode (tin c nul!) Tu parles avec beaucoup d'humour de la semi-autonomie, mais je suis plutôt d'accord avec toi dans le fond! Mince c'est ça qui est intéressant! Il me semble aujourd'hui que le fait qu'ils ne s'accrochent pas sans arrêt à nos basques nous donne des temps de préparation intéressants pour construire notre travail autrement que dans l'urgence..à vérifier!!

III / Tarta: c'est pareil on t'a reconnue! hohohoho
Je sais Tarta ton message ne prête pas à rire, et mérite d'être diffusé, parce que bizarrement tout le monde passe à côté, y compris moi.. et pourtant j'essaie de suivre!!
Tarta souhaites-tu devenir la préposée à l'actualité sociale du blog? Ca m'intéresse.

ATTENTION !!!!!!!!

PROJET DE LOI DE LUTTE CONTRE LA DELINQUANCE

Un peu d'actualité...
Adoption définitive de la loi le 22.02.07. C'était surtout l'article 5 qui était remis en cause par les travailleurs sociaux, puisque les maires devront être informés quand une famille sera en difficulté, ainsi que le président du CG (ce qui est déjà le cas actuellement pour ce dernier) Il va donc falloir réfléchir à comment faire respecter cette loi, tout en protégeant nos méthodes d'intervention qui sont à la faveur des familles.
Avec la loi, les maires se voient dotés d'un dispostif plus répressif.

Tu as l'air d'être callée sur le sujet.. les maires.. comment est-ce possible? Informés de quoi? Par qui? Pour quoi faire? STP développe!!

J'ai plus envie de raconter ma journée d'hier, qui me semblait si riche et maintenant..

A plus
Ababakar

25 févr. 2007

J'avance dans le noir aussi moi en ce moment!

Salut

Plusieurs choses aujourd'hui:

I / D'abord je voudrais passer un appel: il y a quelques temps j'ai mis en ligne un post "éduquer au Québec" sans explication. Certains d'entres vous ont Googlé et se sont ensuite rendus compte que le Québec était bien en avance sur nous en matière d'éducation spécialisée. Certains m'ont envoyé une biblio, que je garde précieusement pour le jour où je n'aurai plus ces maudits dossiers de formation à rendre, Tabernac' ! D'autres m'ont envoyé de la documentation de recruteurs québécois que j'ai bêtement jetée.. Please Send it me again. Je fais d'ailleurs un appel à tous ceux qui pourraient m'envoyer des infos pour éduquer au Québec: procédures / formalités / avantages / obstacles etc.. je publierai. Merci d'avance! Et bon Caribou!


Rien à voir, mais je dois tout de même vous raconter que ce blog risque de devenir un dialogue avec moi même vu le taux de fréquentation actuel.. Et quand bien même ça le deviendrai je continuerai à poster dans le vent alors continuez à venir jeter un oeil de temps en temps parfois le vent transporte de jolis parfums..
Beuh trop la honte de dire des trucs pareils lui
! Ta gueule toi!


II / Petit 2: J'ai commencé la semaine dernière à travailler sur un nouveau groupe, après -à vue de nez- 6 mois d'absence de la Maison d'Enfants où je suis toujours apprenti. Nouveau groupe, nouvelle équipe, nouveaux jeunes, nouveau fonctionnement. J'y bosse pour la première fois tout seul demain, toute la journée! Ce sont les vacances qui commencent. Je n'ai fait que 3 journées sur ce groupe pour l'instant, en doublure, et je ne comprends pas encore tout ce qu'on attend de moi. J'ai besoin de faire le point. Ok.
Un constat d'abord: c'est un peu le foutoir pour l'ultra maniaque que je suis, tant au niveau du rangement (et de l'existence) des docs officiels, que du contenu des tiroirs ou de la pratique éducative de l'équipe (et je prends ça à mon compte aussi!!)
D'abord vous devez savoir que le jeunes vivent chacun dans leur studio, en semi-autonomie, donc a priori moins les éducs bossent plus les jeunes sont autonomes. Ahhhaa ouaip..et je suis sûr que certains vont le croire!
Non sérieux que dois-je faire demain..?
Si les jeunes gèrent leur vie, leurs loisirs, tout ça, c'est cool: moi j'ai une tonne de papiers et de dossiers à régulariser; je me débrouille là-dedans pour dégager des plages horaires précises à passer avec eux (repas / coucher) afin que l'on se connaisse mieux, et que je saisisse au passage des demandes, des besoins, et j'aurai bien bossé; en tout cas ce serait un bon début.
Mais s'ils tournent en rond comme les gosses qu'ils sont parfois encore, je fais quoi: de l'occupationnel:
Sortie billard? (tout ce que j'aime!) non je suis farouchement contre: trop facile, pas de sens enfin tout ça quoi.
Rangement studios? (qui en ont vraiment besoin!!!) c'est ça! et là je deviens d'entrée "l'éducateur casse-..!!" qui en plus décide de faire bosser les jeunes car il n'a rien d'autre à leur proposer. La tuile, vraiment!
Sinon je centre la journée sur la sortie "courses" hebdomadaire, sauf que conduire la camion: ok, pas de problème. Mais les distributions de budgets ça va être chaud: Y aura-t-il assez d'argent pour tous? Donne-t-on l'argent à semaine échue ou non? Comment je fais pour ceux qui n'ont toujours pas justifié la semaine précédente? Comment je me débrouille avec ceux pour lesquels la décision a été prise lors d'une réunion jetée par dessus la jambe qu'à "eux on ne donnait plus rien, fini!" ou alors "au jour le jour": Vous auriez envie vous d'aller chaque jour chercher votre bouffe du jour à pied au supermarché qui se trouve à 1/4 d'heure dépenser vos 4,80 euros départementaux! Comment sais-je lesquels sont présents ou non et quand pour distribuer l'argent en fonction des temps de présence? Sur parole?

Bon voilà c'est la panique, et puis ce week end j'ai rien glandé..J'ai avancé sur rien
Mais je suis content d'avoir blogué. J'ai encore d'autres trucs à raconter mais vous avez déjà décroché..A Plus!!

Ababakar

PS: Je reconseille à tous le site des éducateurs spécialisés en formation (lien à droite) qui est devenu bien plus organisé et intéressant qu'il y a quelques mois!!

A bientôt



27 janv. 2007

P'tit con d'fugueur

Salut

Souvenez vous comment vous pouvez les détester ces "p'tits cons d'fugueurs" quand vous ne pouvez pas rentrer chez vous après une dure journée.
Souvenez vous qu'ils ne sont pour vous alors que de la "graine de crapule" et que vous "n'en tirerez rien"
Ensuite écoutez ce qui suit, soyez attentifs aux paroles, et promettez moi d'y repenser à chaque fois qu'un "usager" disparaitra devant vos yeux dans la nuit noire..




15 janv. 2007

L'utilité de l'inutile... ( C'est beau certes, mais aucun mérite ne m'échoit c'est pompé!!

Salut

Je publie au rythme où je veux car c'est mon Blog. No Comment. Il n'empêche qu'en ce moment je reçois des courriers très intéressants d'un éduc qui me mache le travail.. Plus qu'à poster:

(Par contre il est loin d'être sûr que je me fende d'une image!
Mais il ne faut pas que ca vous empêche de lire ce q
ui va suivre, hein? ?? )


Goûtez ce passage tiré du livre "les passions tristes" de Miguel Benasayag et Gérard Schmit (La Découverte)

L'utilité de l'inutile :

Eduquer nos jeunes en ayant recours à la menace est donc une attitude très dangereuse. Dire par exemple : "Si tu ne travailles pas, si tu n'obéis pas, alors il est possible que demain ta vie soit un désastre", est dangereux, précisément parce que nous ne pouvons jamais savoir à quel moment la menace du désastre se transforme pour chacun en promesse du désastre. Cela n'est pas nouveau, c'est précisément la pulsion de mort.

Si les adultes parlent en terme de menace ou de prévention-prédiction, c'est sans doute parce qu'ils pensent que les temps actuels ne sont pas propices au désir, car il faut s'occuper de la survie. Et puis ils se disent qu' "on verra plus tard pour ce qui est de la vie et du désir, quand tout ira mieux". Voilà un piège fatal, car seul un monde de désir, de pensée et de création est capable de développer des liens et de composer la vie afin de produire autre chose que le désastre. Notre société ne fait pas l'apologie du désir, elles fait plutôt l'apologie des envies. Celles-ci sont une sorte d'ombre appauvrie du désir, elles sont tout au plus des désirs formatés, normalisés. Comme le dit Guy Debord dans La société su spectacle, les gens ne trouvent pas ce qu'ils désirent, ils se contentent de désirer ce qu'ils trouvent.

Le grand défi lancé à notre civilisation est donc de développer des noyaux désirants, des pratiques concrètes à même de l'emporter sur les envies individualistes et les menaces qui en découlent. Eduquer au profit de la culture et de la civilisation, cela signifiait -et signifie encore- créer des liens sociaux et des liens de pensée. La menace, elle est iatrogène (oulà ça c’est flippant !!), car elle tend à briser davantage tous les liens qui unissent les personnes. "Armer" les jeunes afin qu'il affrontent le monde qui les attend, ce n'est pas les protéger, c'est au contraire cautionner et développer ce monde dont on prétend les protéger.

Le processus est donc le suivant : plus nous développons la sérialité, plus nous individualisons, plus nous rendons le monde dangereux et plus nous laissons l'urgence, la non-pensée et la tristesse régir nos propres vies. Dans ce monde sérialisé, les jeunes savent mieux que les éducateurs, parents et adultes quelle est la manière la plus efficace de "se protéger et s'armer". Et c'est regrettable car il s'agit d'armes et de forteresses dangereuses, comme le recours à la violence ou à la drogue, l'autosabotage ou la fuite dans la sensorialité.

Non seulement la crise ne nous condamne pas à un utilitarisme forcé sous la menace du pire, mais au contraire la seule issue se trouve du côté du développement de cette profonde et ontologique inutilité de la vie, de la création et de l'amour (euh là bon je suis pas tout à fait d’accord mais bon..). Nous voyons là la possibilité d'ouvrir de nouvelles voies de liens de pensée et de vie qui seraient en accord avec l'anti-utilitarisme propre à la nature humaine et à la vie.


Voilà, et comme promis pas d'image; notez que j'ai supprimé un magnifique passage tiré de la pensée d'un Philosophe chinois qui parlait d'amour et de ..oui si je l'ai retiré ce n'est pas pour en reparler

Et pour finir dans une note de lyrisme engagé: lâchez vos com's!!