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27 avr. 2006

Le quotidien / Le repas / ca se passe comme ça chez..non non pas de pas de pub sur ce blog!

Salut!!

Bon sang ça faisait longtemps.. J'ai cru que le blog était mort.. Faut dire que mon co-administrateur ne m'a pas beaucoup soutenu (tiens mange ds tes dents..ahahaha ) Pour les news j'ai fini mon lonnnnng stage à l'IMPro et je suis revenu depuis 2 semaines sur mon lieu d'apprentissage, une MECS (je rappelle!). Et c'est un peu Apocalypse Now, les jeunes font voler leur projet en éclats, je tape des journées 9h-24h (oui bon une seule, mais il n'est pas rare que je finisse à cette heure là quand même) En tout cas c'est passionnant..il se passe plein de choses, il y a plein de travail à faire, et donc plein de trucs à raconter: trop de trucs en fait.;et puis en rentrant j'ai un peu envie de décrocher..c'est peut-être pour ça que les éducs ne communiquent pas beaucoup sur leur boulot..je relève le pari! Et en attendant je cède à la facilité en vous "copiant-collant" la quasi-fin de l'écrit sur "le quotidien", parce que quand on commence quelquechose et bien on va JUSQU'AU BOUT!! (ça c'est un traumatisme de mon passage à l'IMPro..c'est rien ça va passer..j'espère..)

Le projet d’établissement, différent d’une structure à l’autre, et selon le public accueilli, induit un accompagnement éducatif des moments du quotidien qui va varier selon l’institution. Les premiers repas que j’ai pris avec les jeunes déficients mentaux de l’I.M.Pro. m’ont, par exemple, réellement interpellé. Le calme et le silence presque absolu des usagers -au milieu d’une journée rythmée par leur fréquentation des divers ateliers de l’établissement- me semblait contradictoire avec ce moment de détente et de relâchement que représente pour moi le repas. J’avais l’impression, lors de mes premières semaines de stage, que les éducateurs ne remplissaient alors pas leur fonction, dans le sens où la convivialité du moment et la discussion avec les jeunes ne paraissaient pas être leur principale préoccupation. Je trouvais ce fait assez surprenant, car mon habitude des repas pris en M.E.C.S m’avait habitué à devoir contenir la parole des jeunes plutôt qu’à la faire naître ! En M.E.C.S., le repas est un moment particulier car il est une des rares occasions pour le groupe d’être réuni au complet. Cette situation permet de voir s’exprimer la nature des relations entre les jeunes, les conflits et les tensions sous-jacentes. C’est l’espace privilégié de la parole, le moment où les difficultés (et les sentiments des jeunes) peuvent être verbalisés. La discussion est alors prépondérante, car nécessaire aux bonnes relations entre les jeunes ; elle est de ce fait essentielle pour qu’il y ait une bonne ambiance au sein de leur cadre de vie. Reconnaissant le caractère indispensable de l’espace de parole qu’offre un repas partagé avec les jeunes, comment expliquer que cette place semble si peu importante durant le déjeuner des jeunes de l’I.M.Pro ? Je n’ai trouvé qu’une explication à cette observation, et elle tient à la différence des publics concernés. Les jeunes de l’I.M.Pro. présentent des déficiences mentales légères, moyennes, et graves. L’accompagnement des éducateurs durant le repas peut consister à leur permettre d’acquérir soit des techniques de base -tenir ses couverts, couper ses aliments, se servir soi-même sa boisson- soit un comportement social adapté –ne pas crier, ne pas chahuter, ne pas éructer !-. Il faut aussi comprendre que l’ambiance relativement silencieuse de ce moment est essentielle pour les jeunes qui sont en plein apprentissage des techniques que nous avons citées précédemment, tant il est vrai que celui-ci leur demande une concentration et une attention complète. On voit bien, avec cet exemple, que l’accompagnement du quotidien dépend du choix des priorités éducatives que l’on veut travailler avec le public accueilli dans une institution donnée.

4 avr. 2006

La Toilette (part 2) / Ou la reconstruction du quotidien

Salut!!

Allez, je me fends d'une intro pour signaler que je ne sais plus moi même quelle est la part de vérité et la part romancée de ce qui va suivre..si tout était aussi simple ça se saurait!



Ce recul que nous avons pris sur notre pratique n’a cependant pas résolu tous les problèmes que nous rencontrions pour que ce moment se passe sans difficulté pour tous. La douche et le bain, moments que nous aurions souhaités être des instants de détente pour les jeunes, n’ont pas cessé d’être vécus par eux comme une contrainte. Nous étions toujours obligés de rappeler à chacun, plusieurs fois par soirée, de « bien vouloir aller se doucher ». C’est une autre réunion d’équipe qui a mis au jour quelque chose d’essentiel. Dans la manière dont nous racontions les diverses situations quotidiennes que nous vivions, les jeunes se trouvaient « d’un côté », et les éducateurs « de l’autre ». Nous n’avions rien changé au cadre de notre accompagnement, alors que les jeunes du groupe, eux, n’étaient plus les mêmes. Leur cadre de vie était donc un cadre contraignant, qui ne leur correspondait pas. Ces adolescents, que nous avions du mal à « cadrer », et qui nous posaient tant de problèmes que nous en parlions comme autant d’ « adversaires », puisque nous nous situions dans des « camps » différents, pourquoi ne pas leur proposer les outils de la réconciliation. Nous leur avons donc proposé de tenir ensemble chaque semaine une réunion de groupe, dans laquelle nous pourrions parler de tout ce qu’ils vivaient dans celui-ci. C’est dans ces réunions, après avoir évoquer plusieurs point de désaccord avec le règlement général du groupe, qu’ils ont pu, entre autre, participer à l’élaboration du nouveau règlement intérieur. Il ne s’agissait pas bien sûr de leur laisser la possibilité de régler leur vie comme ils l’entendaient, mais bien de réfléchir ensemble à la meilleure manière de vivre ensemble. Les jeunes se sont d’ailleurs très impliqués dans leur travail et ont su se montrer raisonnables, au fur et à mesure que le cadre qui réglait leur vie a pris un sens. C’est effectivement ce qu’a permis ce travail avec eux. Les jeunes ne cessaient jamais d’interroger le sens des règles que nous leur proposions, ce que nous avions tant de mal à faire nous même. Quel meilleur moyen, pour prendre en compte l’individu au sein d’un collectif, que de lui donner la parole ?