Abonnez-vous au Flux RSS de l' "Autre Monde des Educateurs Spécialisés" en cliquant sur le bouton correspondant de votre navigateur.. Si si! Cherchez bien, il ressemble à ça, et il est juste à côté:

26 mars 2007

Vocabulaire

Salut!

Je voudrais aujourd'hui faire profiter tout le monde d'un petit document ridicule mais intéressant!
Vous avez déjà tous entendu parler de cette merveilleuse disposition d'esprit qu'est l'empathie, si difficile à définir?!?
En gros c'est la capacité que l'on doit avoir à se mettre à la place de l'autre pour comprendre ce qu'il ressent. Admettons qu'une grande partie d'entre nous en soit capable..hum..oui admettons, combien sommes nous à savoir mettre un mot sur ce qui est ressenti.. Je veux dire autre chose que.. "Tu as l'air en colère, déçu, triste ou joyeux" ou "ça doit être dur".. Même si ces quelques mots ne sont jamais très loin de la vérité, il n'est pas impossible qu'ils nient la richesse des subtilités de l'âme.

Alors petite leçon de voc:

(cliquez sur l'image pour l'agrandir-et une seconde fois po
ur zoomer! vraiment il faut tout vous dire !! )

Mezimages Hébergement gratuit d'image

20 mars 2007

"Injonction thérapeutique", précisons.

Dans le post précédent, j'ai utilisé "injonction thérapeutique" uniquement dans son sens littéral, juste pour dire que nous avions signalé à cette jeune femme qu'elle avait besoin de soins, que nous n'étions pas missionnés ni formés pour ce type de suivi, et que nous ne pouvions pas continuer à l'accompagner si elle ne se soignait pas. Il s'agissait donc d'une exigence de notre part dans le cadre de l'accompagnement éducatif, rien de plus.

Quand on parle d'injonction thérapeutique à proprement dit, on fait référence à un élément de loi datant de 1970, qui correspond à une obligation de soin (examen médical, orientation et suivi thérapeutique) contre une remise de peine, destiné aux usagers de drogues pour leur éviter la réponse répressive et donc des peines plus lourdes. C'est surtout pour mettre en avant la nécessité de soins que l'injonction thérapeutique est préconisée, plus que par conviction de l'efficacité de cette méthode. Effectivement, les détracteurs disent à juste titre qu'on ne peut obliger personne à se soigner!

salut!

Mais comment ça marche pour les délinquants sexuels, dont on dit souvent qu'ils refusent un travail psy en prison pour ne pas être "fichés" par leurs co-détenus? Ne sont-ils jamais soumis à une "injonction thérapeutique"?

Je ne connais rien du sort des délinquants sexuels dans nos maisons d'arrêt. A bon entendeur...

15 mars 2007

Jennifer, bientôt 20 ans.

Entretien hebdomadaire avec Jennifer (non, ce n'est pas son vrai prénom), 19 ans 3/4.
Tout se passe bien: elle répond calmement aux questions, elle écoute à peu près ce que je lui dis, elle reste assise, l'entretien dure 45 minutes.
Mais ses yeux la trahissent, son sourire un peu trop spontané aussi.

Jennifer est coutumière de la consommation de médicaments, de cannabis et/ou d'alcool.
Rapidement, nous nous sommes rendu compte en équipe que les entretiens n'étaient calmes que lorsqu'elle avait consommé. Alors j'ai alterné les entretiens:
- sans produits: impulsivité, voire agressivité au moindre "chatouillement" de ma part, opposition quasi constante, refus de "coopérer", et impossibilité d'aller jusqu'au bout d'une discussion, car elle met fin à l'entretien en se levant, en criant, et en claquant la porte (ou j'y mets fin moi-même, parce que moi aussi j'ai mes limites...)
- avec produits: calme, elle essaie de comprendre, elle s'explique davantage sur ses ressentis, elle supporte de rester dans le bureau plus de 10 minutes...

Après lui avoir relaté ce constat, après des refus de la recevoir tant son état était second, après un long travail d'injonction thérapeutique qui a rapidement échoué, nous avons compris que nous ne pouvions l'aider qu'en composant avec cette part d'elle-même, c'est-à-dire sans la stigmatiser, en l'encourageant dans ses efforts à supporter la vie, en l'accompagnant dans l'avancée de ses quelques projets, si utopiques soient-ils (ex: vivre à Saint Trop' avec un boulot, un mec et un logement).
Et la situation ne s'aggrave pas "éducativement" parlant, même si sa santé commence à se dégrader (gros soucis de concentration, problèmes pulmonaires) et qu'elle se met encore dans des situations de danger occasionnellement (en fait, assez souvent).

Parfois, l'impuissance de l'éducateur le renvoie tout simplement à sa place.

Evidemment, il y a tout un contexte qui n'est pas retranscrit ici.

12 mars 2007

Loi anti-tabac et autonomie


Depuis le premier février, les personnes hébergées au service ne peuvent plus fumer que dehors. L'unique salle collective ex-fumeurs est quasi désertée, et nous ne voyons pas non plus d'attrait soudain pour le plein air.
L'apprentissage de l'adaptabilité aux situations fait "évidemment" partie de l'accompagnement éducatif au quotidien, alors ... elles fument en catimini dans leur studio, bravant l'interdiction, et rusant pour dissimuler mégots et fragrances douteuses.
Alors oui, nous pouvons être fiers de notre travail: autonomie, autonomie!
et peut-être qu'effectivement, on a fait du bon boulot? non?