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26 mai 2008

Départ N°6: Edward

Salut!

Les départs se multiplient en cette fin d'année scolaire.

Edward est arrivé chez nous il y a quelques mois, âgé de 17 ans.
Son parcours? En deux mots il a passé son enfance en famille d'accueil, dès l'âge de 7-8 ans si je ne me trompe pas. Pour quelles raisons? Qu'elle est la situation de sa famille naturelle? Aucune idée.
A 16 ans il a intégré une structure d'hébergement en semi-autonomie à l'intérieure de laquelle il a pu suivre une formation, et a obtenu ainsi son CAP cuisine. Cet examen obtenu, il devait changer de structure et c'est comme celà que nous l'avons accueilli.
Son projet? Essentiellement professionnel: mener à terme un contrat d'apprentissage débouchant sur un BEP cuisine et devant se solder par une embauche, pour prendre son envol très rapidement.
Son séjour dans la structure: relations avec l'équipe éducative: quasi-inexistante, il vit replié sur lui-même, ne fait aucune demande, même budgétaire (un accord entre lui et son référent social lui permet de gérer seul son salaire et ses comptes). Il est difficile d'aller vers lui, son studio devient rapidement un camp retranché auquel il est difficile d'accéder sans passer pour des inquisiteurs. Petit à petit il devient le leader de 5-6 garçons de tout âge, tous dans des situations de fragilité psychologique et d'influençabilité (cf image), auxquels il apporte sécurité, protection et parfois un peu d'alcool et de fumette, certainement, en échange de leurs "bons plans" et de leur loyauté indéfectible.

Plusieurs points sont faits sur sa situation durant ses quelques mois de présence, afin d'éviter les gros dérapages et d'entendre Edward sur ses projets à sa majorité. 1 mois avant celle-ci, il cherche confusément un studio pour s'installer. Il demande alors une aide éducative, (enfin!). De toute évidence il apparait qu'il n'est pas du tout autonome pour les démarches civiles! On comprend alors que son employeur l'a vraiment pris sous son aile, génial?!?..

Le jour de sa majorité, il "découche" pour fêter celle-ci avec son frère, c'est à dire le fils de sa "mère d'accueil". Il ne reviendra jamais. Un ou deux contacts téléphoniques. Ses affaires lui sont discrètement rapportées, petit à petit mais rapidement, par son ancienne garde rapprochée.

Ne va plus du tout en cours, continue d'aller travailler (c'est un vraie passion!), a passé ses exams?

Plusieurs remarques:

- Méconnaissance du parcours
- Pas de problématique dégagée
- Pas de projet éducatif individualisé
- Un parcours d'accompagnement long, très long (dès l'âge de huit ans)

21 mai 2008

Soutenance mémoire E.S.

Attention, ce post n'est plus valable après la réforme du DEES.
Juin 2009: dernier mémoire de l'ancien décret (1992)
Si ça peut être utile à quelques-uns..
La soutenance se déroule en deux temps:
- 10 minutes "seul au monde" (= exposé) (mais ça passe très vite)
- 20 minutes d'échanges avec les deux membres du jury.
La soutenance est affectée d'un coeff 2 (=10 points), et l'écrit a été évalué préalablement (coeff 1, = 5 points).

Ce qu'on peut trouver dans l'exposé:
- les raisons du choix du sujet, c'est-à-dire l'origine du travail de recherche
- la démarche suivie du mémoire, son contenu, les limites du sujet, c'est-à-dire:
----- l' évolution des premières questions et réflexions qui ont permis de formuler le sujet et le problème de recherche
----- le choix de la méthodologie d'investigation
----- les difficultés matérielles ou institutionnelles du recueil de données (ce n'est pas "en gras" parce que c'est bien d'en parler pour éviter éventuellement les questions sur les points négatifs, mais il ne faut pas trop insister non plus sur ce qui n'a pas parfaitement fonctionné..)
----- les principaux résultats et conclusions qui permettent de confirmer ou d'infirmer l'hypothèse
- quelques grandes limites, rapidement, pour tenter une analyse critique de la démarche tant au niveau méthodologique que théorique, et dire comment on réajusterait (si c'était à refaire...), et surtout ouvrir sur le sujet.


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Ne pas oublier que les derniers mots attirent souvent l'attention, il est donc intéressant de diriger le jury vers les points forts.
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Le jury est amené à apprécier la capacité à élaborer une problématique, la capacité à analyser et à pouvoir apporter des éléments de réponses éducatives, à l'aide de connaissances théoriques dont il vérifiera la bonne compréhension et intégration.

Le rôle du jury est de provoquer l'argumentation, et d'estimer:
- la capacité à argumenter et à relativiser un point de vue
- l'ouverture d'esprit
- l'aisance sur un sujet choisi et travaillé.



Tout en reconnaissant les faiblesses et les erreurs évidentes, il s'agit donc de soutenir de manière argumentée les idées avancées, c'est-à-dire de réussir à expliciter ce qui a été développé à l'écrit.

12 mai 2008

Pourquoi les "Départs"? N°5: Donald

Salut.



Je m'aperçois que j'hésite à écrire cette rubrique "Départs" car je ne sais pas sur quel mode le faire.

Je louvoie sans cesse entre le style "méthodologique", "télégraphique" et "jargonneux" des écrits professionnels, à base de formules toutes prêtes à l'emploi, toutes belles, justes et efficaces et l'envie d'écrire au fil de la pensée, sans construction, sans distinction des faits et des ressentis, sans clarté et exposé global de la situation, sans tentative de rendre compte d'un accompagnement.

En fait cette rubrique, c'est d'abord l'endroit où je veux tenir les comptes. "Tiens, lui il est parti dans telles conditions: alors finalement quel sentiment j'en ai: échec ou réussite? Et lui, il avait l'air satisfait ou non?
Je veux pouvoir me retourner dans un an et m'arrêter 5 min pour relire ces situations.
Je veux me souvenir de ce que j'ai fait, de ce que je n'ai pas fait et de ce que j'aurais pu faire.
Je veux rester en mouvement, et faire mon possible pour améliorer ma pratique.
Je veux aussi simplement pouvoir écrire, ici, que je suis passablement en colère quand une situation d'accompagnement prend fin de manière unilatérale, quand je pense que nous n'avons vraiment pas fait notre travail.

Je veux aussi pouvoir écrire que je suis passablement fier de voir des jeunes qui passent par le service et qui s'en sortent; Donald a quitté le service la semaine dernière. Je passe sur l'histoire et le parcours. Il a un job, une chambre en ville, (une?) copine, des amis. Il est prêt à gérer tout ça tout seul, plus les démarches administratives, plus les relations familiales etc.. Ah bien sûr rien ne dit que le parcours ne sera pas semé d'embûches, mais..

Je veux aussi écrire ici que j'ai de l'espoir, beaucoup d'espoir; une grande partie des jeunes avec lesquels je travaille en ce moment sont sur la bonne voie pour prendre leur envol dans de bonnes conditions, c'est à dire dans des circonstances qui leur permettent de mener la vie qu'ils veulent, quelle qu'elle soit.


Je prends le relais, cher collègue.
Ton message me renvoie à l'actualité directe de mon boulot, et je comprends tellement bien ta dernière phrase: "mener la vie qu'ils veulent, quelle qu'elle soit".
Alors.. ce post, tu aurais presque pu l'intituler "évaluation de mon travail", non?
Tu parles de ce que tu as fait et de ce que tu aurais pu faire, tu parles de fierté, tu parles d'améliorer une pratique, tu parles de sentiment d'échec et de réussite...
C'est ici qu'est toute la question de l'évaluation de notre travail, sujet au goût du jour s'il en est.


Quelques questions me viennent:

- Comment construire des outils d'évaluation qui prendraient en compte la satisfaction des jeunes personnes accompagnées? Et serait-ce entendable par les financeurs?
- Quel est l'impact éducatif produit chez l'autre? Comment penser pouvoir le "mesurer"?
- De bonnes conditions matérielles de départ sont-elles des gages sur l'avenir?
- Le sentiment d'échec ou de réussite de l'éducateur est-il révélateur de la qualité du travail éducatif fourni?

C'est ce genre de questions que nous nous posons en équipe. Et nous essayons d'insister auprès de nos cadres sur l'importance de ces réunions, afin d'éviter de nous retrouver prochainement à cocher des cases dans des grilles d'évaluation, remplies d'items étiquetants. Tiens.. éthique, étiquette, je n'avais jamais remarqué cette similitude phonétique.. (normal.. rien à voir..)

Il n'y a rien qui m'énerve plus que d'entendre [BIP] dire : "quand elle est arrivée, elle n'avait rien, aujourd'hui, elle repart avec un diplôme et c'est un peu grâce à nous, hein?". Et alors? Je ne pense pas qu'un accompagnement réussi se calcule en niveau d'étude ou en surface de logement ou en nombre de CDD sur l'année. Beaucoup de nos hébergées font des études supérieures, mais qu'est-ce qu'elles sont abîmées! Mon idéal professionnel serait que les JF partent en harmonie avec elles-mêmes. Ben oui, ça fait très gnan gnan, dit comme ça, mais vous comprenez le sens.. Et puis c'est très utopiste tout ça, ça voudrait dire qu'on fait des miracles, au moins un peu.. parce que la durée du séjour excède rarement une année.

Ce que je voudrais entendre de [re-BIP], c'est que nous allons demander aux jeunes femmes ce qu'elles pensent de notre travail et ce que nous pourrions faire pour un meilleur service rendu. Rien qu'à titre indicatif, ce serait très riche, alors si nous nous mettions à analyser ensemble tout ça, ce serait... les mots m'en manquent!
Allez.. au travail..

A bientôt.

Maïa.


8 mai 2008

13 mai 2008. Manif.

Bonjour,

Il s'agit toujours de la gratification des stages, bien entendu. Je ne fais que relayer l'info, que vous trouverez avec plus de précisions sur le site des tsf (le lien est à droite). Certains centres de formation font "journée morte" en annulant les cours, par solidarité.



Manifestation nationale, à Paris


L'info est définitive, déposée en préfecture :
- Départ à 14 heures, place d'italie (métro ligne 6).
- Direction La Sorbonne.



Thème :
- travailleurs sociaux en formation en deuil.
- Tous habillés de noir (ou couleurs les plus sombres possibles, pas de couleurs flash).
- cercueils du social.
- Si possible banderoles noire écriture blanche (avec les 16 constats votés à Montrouge et Limoges).



Les banderoles ne devront pas comporter de « OUI MAIS » ni de « NON » à la gratification dans un esprit de cohérence avec les travaux de la coordination nationale mais surtout entre manifestants. Merci de vous reporter au compte rendu de la coordination du 25/04/2008 de Limoges.



Pour aider nos amis parisiens à faire un parcours et organiser des actions adaptées au nombre de personnes présentes merci d'envoyer vos prévisions locales à:
agiledefrance@gmail.com Intervenants aux Assises


En fin de manifestation, intervention des 3 représentants nationaux des travailleurs sociaux en formation aux assises.
Elle aura lieu à partir de 17h00. Ils auront une demi heure de temps de parole. Alexia: CERPE AUBERVILLIERS – EJE , Ornella : EFPP – ES et Antonin : INFA NOGENT SUR MARNE – ES ont été choisis lors de la coordination nationale pour nous représenter. Ils sont mandatés par la coordination nationale pour parler en son nom.



Après l'effort......bouffe géante régionale entre tous les TSF et les passants s'ils le veulent.

http://www.cnt-f.org/sante-social.rp/tsfgratifs-13.05.08.pdf

http://www.cnt-f.org/sante-social.rp/CNT-index.htm