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31 mars 2008

Et les accueils alors?

Salut'

On devait en arriver là un jour où l'autre en commençant cette nouvelle série de sujets: "les départs. Pourquoi ne pas s'intéresser aux accueils.. et tout reprendre par le début.
Il se trouve que je m'occupe demain de l'accueil d'un jeune sur mon unité de vie. C'est le moment de récapituler tous les petits trucs que je dois faire et que je ne dois pas oublier. Ca me fait penser que je n'ai jamais assisté à un accueil réalisé par mes collègues.. il faudra qu'on compare nos pratiques un de ces 4.. d'où l'utilité de les mettre par écrit..
J'ai fait l'accueil du jeune hier, et bien sûr ça ne s'est pas passé comme prévu! Etude comparative:

Allez une petite liste! "Pour procéder à l'accueil d'un jeune, il faut d'après moi:"

1. Relire la commission d'admission avant son arrivée, et éventuellement en profiter pour compléter un exemplaire du Document Individuel de Prise en Charge / Contrat de Séjour et récupérer les petites infos utiles au travail quotidien.. date de naissance, nom du référent, formation scolaire en cours, nom de l'établissement etc.. Ca je l'ai fait! Je dois avouer qu'il n'a pas été si évident que ça de caler du temps entre 2 mises au points "musclées" (c'est une image) avec d'autres jeunes. Je remercie les doublures. Je constate aussi que pour remplir le D.I.P.C., nous avons besoin de consulter l'ordonnance de placement afin de reprendre les attendus du juge, et je ne sais pas si c'est récurrent mais ce document a l'air de mettre du temps à parvenir à l'établissement. Le règlement de fonctionnement affirme pourtant que le D.I.P.C. d
oit-être remis (et signé?) dans les 15 jours qui suivent l'accueil du jeune.

2. Accueillir effectivement le jeune. Bonjour, bienvenu, bon je vais commencer par te montrer ton studio. C'est marrant ça, c'était pourtant simple et ça ne s'est pas passé comme ça non plus.
L'assistante familiale du jeune l'a conduit chez nous à 13h au lieu de 17h, car un "décès dans la famille" l'empêche de venir plus tard. Soit. Du coup on a vite déchargé les cartons; le jeune n'a jeté qu'un oeil rapide à son studio tandis qu'en guise d'accueil, je lui demandai de foutre le camps en cours! non mais!

2,5. A 17h, le chef de service souhaite recevoir le jeune dans son bureau, il lui souhaite la bienvenue et fait un rapide rappel de nos attendus quant à sa scolarité. Je lui exp
lique ensuite comment va se passer la soirée.

3. Faire l'inventaire avec lui / récupérer un exemplaire signé.. et en profiter pour aborder la question des cautions, procédure standard avec échéancier de paiement ou autre proposition.. Fait

4. Accuser la réception du "trousseau" (ensemble draps/taies d'oreiller etc.. ) qu'il pourra garder en partant. Et éventuellement en profiter pour déjà aborder le thème de son départ.. et la meilleure manière dont cela doit se passer, c'est à dire en concertation..Fait. Mais j'ai oublié de parler de son départ.. que j'ai placé plus loin.

5. Le laisser emménager tranquillement, prendre possession des lieux. Fait. 1/2 heure.

6. Prendre un temps "papelards". Remise en main du Règlement de Fonctionnement. A lire avec le jeune c'est définitivement trop long et assommant; mieux vaut le laisser à la lecture et éventuellement prendre un temps plus tard pour revenir sur des points obscurs. et -du D.I.P.C.- on en a déjà parlé; aborder le thème du projet individualisé qui devra faire l'objet d'un entretien dans le mois qui vient.. Fait. "c'est obligé" demande-t-il? .. oui.. (pour nous!)

7. Poser le cadre: revenir sur le règlement
et le fonctionnement spécifique des Mini-Foyers.
C'est fait. L'exercice est périlleux. Il ne faut rien oublier mais c'est quoi tout et c'est quoi rien?) j'ai bien essayé de m'appuyer sur un petit règlement qui avait été jadis rédigé pour eux mais il n'a pas été actualisé et n'est pas très complet à mon sens.. à retravailler? le règlement de fonctionnement général de la M.E. dit qu'il doit être revu chaque année en réunion de jeunes.
Parler des outils internes à saisir: Psy/ réunions de groupes/ C.V.S./ ateliers cuisine et couture.
Au terme d'une GROSSE demi-heure d'entretien, je n'ai abordé ceux-ci que de loin, le pauvre en avait bien bien marre..

8. Aller faire quelques courses d' "urgences" hygiène-entretien-bouffe. Préparer la boustifaille. Ma collègue a géré ça, car elle assurait le "transport courses" hebdomadaire du groupe et s'est occupée de noter les avances de budgets sortis pour ce faire. Prendre le repas. et donc rester une heure supplémentaire. (première évaluation de l'autonomie dans ces actes du quotidien"

9.L'inscrire dans l'organisation des "transports courses" et de l' "utilisation de la lingerie".
(Ca je l'ai fait avant, en partant du point 7.) sauf que pour l'inscription des "courses c'était encore trop tôt)


Et voilà! Purée si je fais tout ça ce sera déjà un bon accueil!

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Salut, c'est Maïa, j'ai envie d'ajouter ma patte!

Dans mon service, similaire au tien bien que non-mixte, je le rappelle , l'accueil se déroule avec les mêmes étapes sensiblement, mais les tâches sont davantage réparties dans le temps:

1. En amont: la veille ou l'avant-veille, nous essayons de penser à prévenir les autres hébergées de l'arrivée de la "nouvelle" et je précise alors toujours qu'il serait sympathique de lui réserver un bon accueil.

2. Le jour de l'admission, l'accent est mis sur l'accueil "physique et humain", le transport des cartons avec l'aide des autres jeunes femmes présentes, la remise (sans signature d'accord immédiate) du livret d'accueil qui comprend le réglement de fonctionnement, et l'état des lieux du studio avec l'explication pour la caution. Nous fixons aussi un rendez-vous avec l'éduc référent de l'équipe en expliquant que même si nous sommes tous concernés par chaque situation, c'est cette éducatrice (ben oui... pas d'éduca-teur, à notre grand regret) qui se chargera de l'accompagnement plus "rapproché" pour les démarches diverses. Et nous la laissons poser ses valises, parce qu'elles nous ont souvent renvoyé plus tard qu'elles étaient submergées d'infos à leur arrivée et qu'elles n'avaient "rien calculé"!

3. Le lendemain ou les jours suivants: l'éduc référent de l'équipe fait connaissance avec la personne accueillie, discute des conditions d'arrivée, remplit les documents administratifs de base, reprend les différents points du réglement en s'assurant de la compréhension, fixe les objectifs à court terme.

4. Dans le mois de l'accueil, nous construisons ensemble le DIPC ou le contrat de séjour, en nous basant sur les attentes des JF, et en les mettant en lien avec ce que nous pouvons lui proposer éducativement.








30 mars 2008

Départ N°4: Axelle

Salut!

Aujourd'hui je vais vous narrer l'arrêt de prise en charge d'Axelle.. Et ça ne me fait pas particulièrement plaisir. Et puis aussi je vais arrêter d'écrire en rouge; c'est fatigant pour vos yeux et dans le Nord on trouve ça agressif.

Par où commencer? Axelle n'est pas sortie de nulle part. Elle a été accueillie à la Maison d'Enfants à l'âge de 16-17 ans car ses parents étaient en grosse difficulté pour s'occuper d'elle. Et pour cause. Sa mère est décédée deux ans auparavant; elle s'est suicidée. Et pas proprement. Oulala je me demande si je ne devrais pas arrêter maintenant, je transpire le cynisme... je n'ai pas envie de raconter cette histoire.. Son père cumule les séjours de repos en clinique psy. Axelle est ballotée entre les deux familles, qui d'après elle ne peuvent pas s'entendre. Et puis au milieu de tout ça il y a un héritage, assez conséquent.

Axelle est accueillie d'abord sur une unité de vie collective. Un peu jeune pour la vie en semi-autonomie. Après un séjour de quelques mois, l'équipe qui la suit la pousse à intégrer mon service. Officieusement on nous présente Axelle comme une manipulatrice, notamment des garçons plus jeunes. Sa venue chez nous doit protéger ces derniers..

Axelle fait désormais partie des effectifs de notre service depuis un an et demi. Elle n'a jamais été vraiment en demande de son accompagnement, malgré le "libre choix" qui lui est laissé à sa majorité. Dans les premiers temps elle s'isole chez elle; il est vraiment compliqué d'entrer en relation avec elle; le monde entier lui veut du mal, et surtout les éducs. A la suite de cette période, déscolarisée, elle fuit son isolement à longueur de journée chez des voisins en difficulté, auxquels elle apporte son soutien. Ca ne lui réussit pas beaucoup plus. Une amorce de tentative de colocation se conclut par un échec. Un soir, son mal être est plus fort que tout et elle exprime son désir urgent d'effectuer un séjour de repos en clinique. Elle revient de ce séjour plus forte, avec l'envie de reconquérir sa vie. Elle reprend l'école et travaille assidûment. Elle gère quasi seule toutes les complications dues à l'héritage (financièrement important). Sa parano n'a pas disparu mais elle surmonte tout ça avec beaucoup d'humour, parfois sombre, souvent grinçant. Son rythme de vie s'accélère, l'argent part sans compter, sans contrôle.. alors même que le début de relation éducative qui s'était créé depuis son retour de séjour de repos s'estompe doucement..

Une période de stage survient. Elle rentre de plus en plus tard le soir, car elle "doit s'occuper d'une amie qui ne va pas bien". Puis elle ne rentre plus, plusieurs jours durant, effectuant deux rapides passages pour récupérer quelques affaires. Son patron n'a pas de nouvelles d'elle. Nous n'arrivons même plus à la joindre sur son téléphone. Une synthèse est organisée pour faire le point sur la situation d'Axelle. Sa référente parvient à la joindre pour la convoquer. Le départ est proche. Pourquoi ne pas le faire dans les règles? Le jour de la rencontre, Axelle ne vient pas. Elle ne loge plus chez nous, de fait, depuis presque 15 jours. La prise en charge s'arrête aujourd'hui, ce que sa référente se charge de lui communiquer.

C'était il y a une petite semaine. Axelle n'est toujours pas repassée prendre ses affaires, qui sont déjà dans des cartons, et sont peut-être même stockés à l'U.T. Pas de nouvelles directes. D'après quelques jeunes du groupe, elle se balade souvent avec une ancienne jeune du service du même âge avec laquelle elle dépense beaucoup d'argent dans les bars. Elle projette de s'installer en colocation chez une dame un peu plus âgée, jeune maman célibataire, qui l'aurait recueillie.

29 mars 2008

Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés

Salut!

Les deux derniers commentaires postés sur ce blog témoignent d'une carence certaine que Maïa aurait dû pallier depuis longtemps: il faut rajouter le site de l'Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés dans la rubrique des liens..par là-bas sur votre droite...et soutenir toutes les initiatives et autres mouvements de rassemblement de notre corps professionnel au niveau local et national. Non je n'ai aucun argument pertinent à avancer, ni aucune idée sur la nature du rassemblement à privilégier.
J'ai peut-être juste peur de voir mon identité professionnelle disparaitre avant même d'avoir pu la revendiquer.

PS: Des nouvelles de Claudio, qui avait braqué une réserve d'alcool. Une collègue l'a rencontré cette semaine. Il est passé au tribunal et a écopé de quelques mois de prison avec sursis, assortis de 5 ans de mise à l'épreuve. Il dit désormais habiter et "s'être posé" chez sa tante, et aurait trouvé un petit travail dans une friterie; ce qui semble dire qu'il n'aurait pas été en détention provisoire et lui aurait en outre évité la peine de prison ferme.

23 mars 2008

Collectif TSF Grand Nord

Re!

AAHAHAHHAHAHA

J'ai enfin trouvé l'espace internet où l'on peut suivre jour après jour l'évolution des mouvements étudiants qui font suite à la publication du décret relatif à la gratification des stages!

Les étudiants se sont regroupés et ont formé le Collectif des Travailleurs Sociaux en Formation "Grand-Nord".

Et c'est par là que ça se passe:
Cliquez sur l'image

Je rentre le lien dans la colonne sur votre droite pour un accès rapide ultérieurement!

A plus

Nouvelles de ceux qui nous ont quittés

Salut!

Ajourd'hui quelques nouvelles des jeunes dont je vous ai ici relaté le départ.

Aux dernières infos Alexia -partie rejoindre son copain à quelques lieues de là- est de retour en ville, le contrat de travail de son petit ami n'ayant pas connu de pérennisation. Ils vivent toujours ensemble (chez le père du jeune homme?). Alexia semble très heureuse dans cette vie de "petit couple". Les témoins qui l'ont rencontrée promenant son chien affirme qu'elle semble "épanouie" et absolument pas inquiète quant à son devenir.. A quand le bébé?!

Marvin est passé sur la Maison d'Enfants il y a quelques jours; un autre jeune lui avait donné rendez-vous. Il en a profité pour nous glisser un bonjour rapide et souriant, (accompagné d'une demande pour récupérer son reste d'argent de poche!^^) Même si des doutes subsistent sur la continuité de son absentéisme scolaire depuis son départ (nous avons reçu un mot d'absence avant que son changement d'adresse soit effectif) Marvin nous informe qu'il est allé le matin même passer ses examens (à suivre!) Il est toujours souriant et particulièrement bien sapé: il participe aujourd'hui à une manifestation d'un mouvement politique dans lequel il est de plus en plus investi. Lui. Le gamin qui s'isolait chez lui et ne sortait que vêtu d'une vieille veste de survêt sale et trouée!

20 mars 2008

Préavis de Grève des travailleurs sociaux du Nord-Pas de Calais

Lille le 19 mars 2008

A Monsieur le Préfet

de la Région Nord – Pas de Calais

Objet : préavis de grève 26 mars 2008

Monsieur le Préfet,

SUD Santé Sociaux du Nord - Pas de Calais dépose un préavis de grève pour l’ensemble des personnels du secteur social privé et public du Nord – Pas de Calais pour le 26 mars 2008 de 13 h à 19 h afin de permettre la participation des salariés et travailleurs sociaux en formation à une manifestation organisée à Lille ce jour là :

Ce préavis est motivé par les revendications suivantes :

  • Déblocage des fonds pour les gratifications stage des travailleurs sociaux en formation,
  • Extension de cette gratification aux stages effectués dans le public et aux travailleurs sociaux qui en sont aujourd’hui exclus;
  • Création d’un statut de travailleur social en formation, avec droit à la protection sociale et avec un revenu minimum égal au SMIC
  • Reconnaissance à Bac +3 des diplômes d’éducateur spécialisé, assistant de service social, Educateur technique spécialisé, éducateur de jeunes enfants.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'expression de ma parfaite considération.

Pour SUD Santé Sociaux du Nord Pas de Calais

Vladimir NIEDDU Secrétaire Régional Adjoint

Pour tout contact

Copie : Monsieur le Directeur DDASS du Nord

Monsieur le Directeur DDASS du Pas de Calais


18 mars 2008

ONED


Salut! Un petit message pour que vous fassiez connaissance avec le site de l'Observatoire National de l'Enfance en Danger.
L'observatoire a été crée si je ne me trompe pas en 2004(cf commentaires!) Il met à disposition une tonne de documents, de textes de lois, de recherches, d'études, etc.. très intéressants, bien organisés, clairs et accessibles. Je suis tombé dessus par hasard aujourd'hui en cherchant des réflexions sur la démarche-qualité (je participe à ma première réunion de travail le 27/03!!) C'est tout à fait passionnant!
Je vous mets le lien ici http://www.oned.gouv.fr/et dans la colonne des liens sur la droite de votre écran!

A bientôt!

Suite du mouvement de protestation des étudiants

Communiqué de SUD santé sociaux Nord Pas de Calais

Près de 1 000 Travailleurs Sociaux en Formation ont manifesté à Lille cette après midi.

Ils revendiquent le déblocage des fonds pour le financement des gratifications de stage (Educateur Spécialisé, Assistante de Service Social, Educateur Jeunes Enfants, Educateur Technique Spécialisé), leur extension aux stages effectués dans le secteur public et à tous les stagiaires (Moniteur Educateur, Aide Medico-Psychologique) quels qu’ils soient y compris les boursiers, les allocataires Assedic, les apprentis,…, et le versement des fonds aux centres de formations.

Vers une mobilisation d’ampleur nationale !

Avant la manifestation, une Assemblée Générale des étudiant(e)s des 13 centres de formation en travail social de la région Nord – Pas-De-Calais – Picardie a réunie 400 participants à l’IRTS de Loos. Dés lundi, de nouvelles assemblées générales se tiendront dans les différentes écoles, une nouvelle AG interécoles aura lieu mercredi 19 mars. Il y sera débattu des suites de la mobilisation et de la perspective d’une Coordination Nationale réunissant des Travailleurs Sociaux en Formation de tous les centres de formation du pays.

Pour une mobilisation unitaire des travailleurs sociaux en formation et des professionnels du secteur social.

SUD Santé Sociaux 59/62 appelle toutes ses équipes :

Ø à soutenir les actions qui seront démocratiquement décidées par les AG des travailleurs sociaux en formation,

Ø à participer aux mobilisations, dans le prolongement de la présence à la manifestation du 14 mars de nombreux formateurs des centres de formation et de professionnels du social,

Ø à prendre contact avec les étudiants en lutte de la région sur le mail : collectif.tsf@gmail.com

Ø à compléter les revendications de ce mouvement pour l’obtention d’un véritable statut de travailleur social en formation qui implique le droit à la protection sociale, un revenu au minimum égal au SMIC et la reconnaissance à bac +3, au niveau licence des diplômes ES, ASS, ETS, EJE,…

13 mars 2008

Manif à Lille Vendredi 14 mars à 14h Place de la République


Nord Pas de Calais

Communiqué de SUD santé sociaux Nord Pas de Calais

Ce 11 mars 2008 s’est tenu à l’IRTS de Loos (59) une Assemblée Générale Inter-écoles du Nord Pas de Calais- Picardie de plusieurs centaines de travailleurs en formation du secteur social (Educateur Spécialisé, Assistante Sociale, Educateur Jeunes Enfants, Educateur Technique Spécialisé, Moniteur Educateur,…) menacés dans leur formation et pénalisés par l’absence de financements de la gratification de 398€ instituée par le décret du 31 janvier 2008 à l’occasion des stages en sites qualifiants de plus de 3 mois dans les institutions sociales privées, cette gratification ne s’appliquant pas aux établissements sociaux publics.

Menace sur les diplômes : les employeurs du secteur social n’ayant pas obtenu à ce jour le financement de cette gratification, ont décidés le gel de tous les stages qualifiants. La conséquence pour tous les travailleurs sociaux en formation pourrait être qu’aucun diplôme ne puisse être validé, ces stages étant obligatoires dans le cursus.

Otages d’une mesure gouvernementale non financée : les travailleurs sociaux en formation se retrouvent à la fois dans une situation plus précaire et pour une majorité d’entre eux dans l’impossibilité d’effectuer leur stage.

SUD Santé Sociaux soutient sans réserve les revendications des travailleurs sociaux en formation et exige :

- le déblocage immédiat des financements relatifs à l’application du décret,

- l’extension de la gratification à tous le secteur social public et privé,

- le versement de ce financement aux centres de formation du secteur social qui sont chargés d’assurer la formation des travailleurs sociaux dont les stages sont parties intégrantes,

- la reconnaissance d’un statut de travailleur en formation du secteur sanitaire et social qui implique l’existence d’une protection sociale (droits à la retraite et à la sécurité sociale), ainsi que d’un minimum garanti au moins égal au SMIC, à l’instar des travailleurs en formation de la Protection Judicaire de la Jeunesse pour tous les travailleurs sanitaires et sociaux en formation (Aide Médico-Psychologique, Moniteur Educateur, Infirmier, Aide Soignant,…)

SUD Santé Sociaux appelle :

- l’ensemble des professionnels et des travailleurs en formation du secteur social à répondre à l’appel à la grève du vendredi 14 mars et à manifester à 14h, Place de la République à Lille. Une audience en DRASS et à la Préfecture seront demandés.

- A construire un mouvement durable d’ampleur nationale, pour imposer la légitime rémunération pour tous les stages réalisés au sein des institutions sociales publiques et privées.

Lille le 11 mars 2008

SUD Santé sociaux 84 rue de Cambrai 59000 Lille Tel/fax : 03 20 74 17 69


4 mars 2008

Départ n°2 -Marvin-

Salut'

Ce départ a eu lieu pendant mon absence, durant une semaine de formation, ce n'est qu'un témoignage indirect.

Marvin a 18 ans depuis quelques mois. Il a été accueilli sur le service quelques semaines avant mon arrivée sur cette unité de vie, il y a maintenant un peu plus d'un an.

Il y a deux semaines et demies, une rencontre était programmée entre lui, son père, son référent A.S.E. et nous, suite à notre interrogation sur le sens de sa prise en charge A.P.J.M.
Depuis un an, sa situation n'a pas changé; 2 axes de travail principaux: 1 volet "scolarité" basé sur la lutte contre l'absentéisme, l'obtention d'un BEP; et 1 volet "hygiène", basé sur l'h
ygiène corporelle et l'entretien du lieu de vie / l'image renvoyée aux autres.
En regardant en arrière, il est très difficile de voir une évolution positive dans ces deux domaines: l'absentéisme réapparait de manière régulière et récurrente. Les problèmes
d'hygiène sont de plus en plus flagrants (ou gênants?)
Lors de cette réunion, ni Marvin ni son père ne sont présents. Nous apprendrons qu'ils ont préféré aller se balader en Belgique.

La semaine dernière, un nouveau rendez-vous est pris. Cette fois-ci tout le monde est là.
L'interrogeant sur ce qu'il souhaite vraiment, bref sur l'objet de sa demande d'A.P.J.M., Marvin dit qu'il en a marre de la maison d'enfants, marre qu'on lui fasse la morale sur l'école et son studio. Il souhaiterait vivre chez son père, qui se dit prêt à l'accueillir. Marvin et Mr disent avoir parlé et sont d'accord sur le fait qu'il retourne vivre chez Mr, s'étant mis d'accord sur une "obligation de ne manquer aucune heure de cours". Le départ est prononcé au d
ébut du mois suivant, à savoir deux jours plus tard. Le temps de ranger un peu le studio.....^^

Le jour J., Marvin ne fait qu'un passage éclair dans le bureau des éducateurs. Il a eu un petit cadeau de départ la veille. Il dépose ses clés, ne récupère aucun papier et a disparu peu de temps après, non sans avoir rassuré sur le fait qu'il donnerait des nouvelles...
Je ne crois pas que mes collègues aient vu Mr ce jour-là, en tout cas il n'en était pas question dans le récit de ce départ..précipité!

Au dire de tous les professionnels qui l'ont entrecroisé ce jour-là, Marvin présentait un visage on ne peut plus radieux! Il avait même une "sacré banane".

Alors que ce récit se termine, je demande à ma collègue, pris d'un doute affreusement non-professionnel: mais au fait pourquoi était-il arrivé chez nous, lui?
Réponse: Mr, chez qui il vivait jusqu'alors, a eu une courte période dépressive suite à son divorce. A vrai dire, "nous n"avons pas compris quand Marvin a demandé un APJM"..

1 mars 2008

Départ N°0 -Claudio-


Salut'

Bon il faut que je revienne sur un départ qui a eu lieu avant que je tienne cette rubrique.

On va dire que le jeune homme s'appelle Claudio. Pourquoi pas. Un type d'1m70 à peine. Poli. Qui dit oui à tout ce qu'on peut lui renvoyer: "tu as raison" "je suis d'accord avec toi" "je vais faire ça" Voilà tout ce qui pouvait en général sortir de sa bouche.

Je ne sais même plus s'il était scolarisé à son arrivée, mais si c'était le cas ça n'a pas duré longtemps. A longueur de journée dans son petit studio exigü, il s'imaginait avoir le choix entre se terrer, se replier sur lui-même au maximum, ou mettre les pieds dehors et sombrer dans un rade.

A quelques jours de sa majorité, il a retrouvé un pote de foyer majeur depuis peu, et ayant à cette occasion hérité d'un petit pactole. Un soir Claudio n'est pas rentré. Ni le lendemain, ni jamais.
N'ayant pas fait de demande pour rester à sa majorité, l'accompagnement a cessé.
Avait-il seulement commencé?

Une seule et unique fois lors d'une rencontre avec son référent Claudio nous a laissé apercevoir quelque chose de lui-même qui ne soit pas lisse.
Lancé sur ses problèmes d'alcool, il a su dire ce jour-là, énervé et ému, qu'il ne pouvait concevoir pour lui qu'un avenir de misère, sans aucune perspective positive.
C'était peut-être deux semaines avant sa "disparition"

Après son départ, les autres jeunes du service, qui eux continuaient d'avoir de ses nouvelles, nous ont dit que Claudio était nourri logé par son pote, avec lequel il buvait son "pactole" à vitesse grand V.
Par le réseau, nous avons ensuite appris qu'il était désormais hébergé en centre d'hébergement d'urgence.
Nous le revoyons alors qu'il vient récupérer quelques affaires et des papiers chez nous, à la va-vite, à deux occasions. Il a retrouvé son père qu'il n'avait jamais vu et qui pourtant habitait la même ville. Ce dernier l'héberge. Lui-même "cherche une formation", comme avant..
Cette semaine, j'ai appris qu'il avait braqué la réserve d'alcool d'un supermarché avec trois autres.

Il a écopé d'une peine de prison ferme de quelques mois.