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4 mars 2008

Départ n°2 -Marvin-

Salut'

Ce départ a eu lieu pendant mon absence, durant une semaine de formation, ce n'est qu'un témoignage indirect.

Marvin a 18 ans depuis quelques mois. Il a été accueilli sur le service quelques semaines avant mon arrivée sur cette unité de vie, il y a maintenant un peu plus d'un an.

Il y a deux semaines et demies, une rencontre était programmée entre lui, son père, son référent A.S.E. et nous, suite à notre interrogation sur le sens de sa prise en charge A.P.J.M.
Depuis un an, sa situation n'a pas changé; 2 axes de travail principaux: 1 volet "scolarité" basé sur la lutte contre l'absentéisme, l'obtention d'un BEP; et 1 volet "hygiène", basé sur l'h
ygiène corporelle et l'entretien du lieu de vie / l'image renvoyée aux autres.
En regardant en arrière, il est très difficile de voir une évolution positive dans ces deux domaines: l'absentéisme réapparait de manière régulière et récurrente. Les problèmes
d'hygiène sont de plus en plus flagrants (ou gênants?)
Lors de cette réunion, ni Marvin ni son père ne sont présents. Nous apprendrons qu'ils ont préféré aller se balader en Belgique.

La semaine dernière, un nouveau rendez-vous est pris. Cette fois-ci tout le monde est là.
L'interrogeant sur ce qu'il souhaite vraiment, bref sur l'objet de sa demande d'A.P.J.M., Marvin dit qu'il en a marre de la maison d'enfants, marre qu'on lui fasse la morale sur l'école et son studio. Il souhaiterait vivre chez son père, qui se dit prêt à l'accueillir. Marvin et Mr disent avoir parlé et sont d'accord sur le fait qu'il retourne vivre chez Mr, s'étant mis d'accord sur une "obligation de ne manquer aucune heure de cours". Le départ est prononcé au d
ébut du mois suivant, à savoir deux jours plus tard. Le temps de ranger un peu le studio.....^^

Le jour J., Marvin ne fait qu'un passage éclair dans le bureau des éducateurs. Il a eu un petit cadeau de départ la veille. Il dépose ses clés, ne récupère aucun papier et a disparu peu de temps après, non sans avoir rassuré sur le fait qu'il donnerait des nouvelles...
Je ne crois pas que mes collègues aient vu Mr ce jour-là, en tout cas il n'en était pas question dans le récit de ce départ..précipité!

Au dire de tous les professionnels qui l'ont entrecroisé ce jour-là, Marvin présentait un visage on ne peut plus radieux! Il avait même une "sacré banane".

Alors que ce récit se termine, je demande à ma collègue, pris d'un doute affreusement non-professionnel: mais au fait pourquoi était-il arrivé chez nous, lui?
Réponse: Mr, chez qui il vivait jusqu'alors, a eu une courte période dépressive suite à son divorce. A vrai dire, "nous n"avons pas compris quand Marvin a demandé un APJM"..

2 commentaires:

Maïa a dit…

Dans notre service, similaire au tien, nous avons repéré que nous avions toujours intérêt à être très regardants, voire insistants, sur le sens posé sur l'origine du placement. Plusieurs fois, quand nous manquions d'éléments à ce sujet, nous avons couru droit au plantage. C'est le fait de tourner en rond dans l'accompagnement qui nous faisait prendre conscience du maillon manquant de départ. Ca parait pourtant assez évident, mais encore faut-il se rendre compte du manque, parce qu'il est parfois caché, ou ignoré, ou pris comme un élément insignifiant. Selon moi, la majorité renforce l'importance de ce point, puisque la poursuite du placement devient un choix. C'est aussi ça le travail avec la famille des majeurs. Quand (ou plutôt si) nous rencontrons des membres de la famille, même en début de séjour, il est fréquent que nous leur demandions si le retour en famille de leur enfant est envisageable, tout simplement parce que la question se posera puisque le départ a souvent été précoce et non désiré, et il ne s'est pas fait dans les conditions "normales" de départ d'un enfant qui prend son indépendance. Cela permet parfois de mieux cibler l'accompagnement et d'intégrer aux axes de travail la dimension familiale, avec l'accord du jeune majeur, bien sûr.

Maïa a dit…

J'ai dévié un peu, mais ce qui est peut-être un peu dommage, c'est de ne pas avoir "travaillé" davantage ce retour, qui était certainement prévisible. L'accompagnement éducatif aurait peut-être aidé ces deux-là dans leur relation père-fils?