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22 oct. 2008

Travailler avec les familles

Salut!

Souvenez vous! Lors du Post précédent je vous faisais part d'un objectif de travail consistant à instaurer des "réunions mensuelles" visant à reconsidérer notre pratique professionnelle et à déboucher sur des modifications de notre fonctionnement."

A la vérité j'ai un peu triché puisque la première de ces réunions a eu lieu à la rentrée, sur le thème du "travail avec les familles". Voici la mise au propre organisée des notes prises lors de cette réunion:

Compte-rendu de la réunion du 23 Septembre 2008


LE TRAVAIL AVEC LES FAMILLES


1. D'abord un certain nombre de réflexions, en vrac:


La question du travail croise plusieurs enjeux: Il faut penser au respect du cadre légal de notre mode d'intervention mais il faut aussi penser à l'intérêt éducatif de travailler avec les familles.

On constate très souvent aux « BIIIP », au cours de l'accompagnement d'un nombre conséquent de jeunes, qu' « il reste des choses à régler » entre eux et leur famille, qui les freine dans leur évolution et/ou leur projet d'accès à l'autonomie.

Ce constat pose la question de la qualité du travail qui est fait en amont avec leur famille, durant leur parcours institutionnel (à « BIIIP » ou ailleurs, tout au long de leur suivi par l'A.S.E. )

Tout le monde semble d'accord pour dire qu'il y a un problème de clivage trop important des environnements, en l'occurrence entre l'institution et la famille.


2. Ensuite une première série de propositions, en vrac:


Faire parvenir systématiquement les bulletins de notes aux responsables légaux, inviter les parents aux rencontres « parent-professeur », aux réunions de synthèse ici etc..


3. Au terme d'une longue réflexion commune, plusieurs axes de travail viennent répondre à la question « Pourquoi et que devons-nous travailler avec les familles? »:

  • Travailler la place et le rôle de chacun au sein de la famille

  • L'acceptation de l'enfant réel par les parents et réciproquement


4. Dernières remarques importantes


Cette volonté de l'équipe de mieux travailler avec les familles ne relève pas d'une volonté de « faire le travail des référents A.S.E. » ni de notre service d'accompagnement des familles mais bien de repenser notre action dans les relations « Structure / Famille »


5. Prochaine réunion : le 28 Octobre


Il s'agirait de faire un ensemble de propositions concrètes modifiant (ou non?) notre fonctionnement actuel, et répondant aux enjeux et objectifs soulevés lors de la réunion du 23 septembre.

FIN

Je ne serai pas présent à la réunion du 28. J'ai donc fait ce compte-rendu afin d'en remettre un exemplaire à mon équipe, accompagné des documents qui ont inspiré nos réflexions (cf site de l'UNASEA et de l'ONED). J'ai remis un autre exemplaire à la psychologue qui assiste à nos réunions. J'espère qu'ils reliront ces notes en début de réunion (ce que j'ai proposé à la psychologue) afin de valider collectivement celles-ci et surtout afin de faire des propositions cohérentes.

Suite à mon retour de voyage.. dans 15 jours!


17 oct. 2008

Etre sujet aujourd'hui

Ca y est, j'ai revu l'homme.. enfin.. celui-là.. Je parle de Vincent de Gaulejac, figure de proue de la sociologie clinique, venu animer hier une conférence intitulée:

Le sujet face aux contradictions de la société hypermoderne


Quelques mots sur la sociologie clinique ?

La sociologie clinique permet d'étudier et d'expliquer les comportements humains en tenant compte du contexte social dans lequel se déroule notre histoire.

Pour le sociologue clinicien:

- Les phénomènes sociaux ne peuvent être appréhendés totalement que si l'on intègre la façon dont les individus les vivent, se les représentent, les assimilent et contribuent à les reproduire.

- Les milieux sociaux traversés, les conditions de vie, nos expériences de rapports sociaux entre hommes et femmes, les institutions dans lesquelles nous sommes passés, les héritages sociaux et familiaux sont constitutifs de notre identité, de notre personnalité.

La sociologie clinique cherche à démêler les noeuds complexes entre les déterminismes sociaux et les déterminismes psychiques.

__________

Je ne ferai pas de compte-rendu détaillé de la conférence bien qu'elle fut extrêmement intéressante, mais trop riche pour pouvoir la réduire à quelques mots mal choisis.

Alors qu'en dire?

Il s'agissait de nous expliquer en quoi et pourquoi nous vivons des contradictions énormes actuellement entre ce que nous vivons et ce que nous pensons et ce que nous nous représentons de ce qu'est la société aujourd'hui. Déjà là, je ne suis plus très claire.. Mais je continue quand même un peu..

L'individu est confronté à une contradiction majeure:

- d'une part, la société demande de réussir à se conformer aux normes de cette "société de gestion" qui participent à l'objectiver, l'instrumentaliser, la désubjectiver

- et d'autre part, il existe une exigence d'affirmation de soi, de son autonomie, de sa singularité et de ses capacités créatrices.

Il s'agit donc d'être à la fois commun et hors du commun, c'est ce que nous demande la société consumériste.


Mais la quête de l'excellence, conjoncturelle, produit de l'exclusion: chacun est persuadé qu'il va gagner, il existe peu de prise de conscience des effets néfastes de la compétitivité, on est pris dans un mouvement, dans un collectif, et on ne réalise que quand on est perdant que le système n'est pas satisfaisant et qu'on est en pleine contradiction avec soi.

Nous sommes dans une société de l'extrême, de la poursuite des idéaux, alors qu'avant, on était dans une société du sur-moi, qui fixait des interdits et était plus structurante. La société a perdu de sa consistance, nous avons accès à trop d'informations, donc nous flottons, nous sommes dans une société liquide dans laquelle il faut savoir bien nager pour rester à la surface. On cherche à gagner du temps, mais on se plaint d'en avoir de moins en moins: on a accès à l'information et à la communication en temps réel à tout moment, donc cela signifie qu'on est joignable à n'importe quel moment donc qu'on est libre de travailler 24h sur 24 si on le souhaite. On emmène son PC portable partout, donc on se retrouve coincé dans le système. C'est l'aliénation maximale que même Marx n'avait pas prévue!

L'individu est donc placé dans des contradictions très fortes: se dépasser soi-même et se conformer à des contraintes très strictes.

L'épanouissement personnel se heurte à une lutte des places de plus en plus forte. Et quand le moi n'arrive pas à être à la hauteur des propres exigences de la personne, on se sent nul et on déprime . C'est pour cela que nous sommes dans une époque où se développent beaucoup de pathologies des limites de soi: anorexie, boulimie, dépression. Prenons l'exemple du sportif de très haut niveau, qui présente une addiction à l'épreuve, à la compétition, et au dépassement de soi. A quoi sert de vivre s'il n'est plus un winner? La dépression peut alors parfois prendre la forme d' une "pause forcée" de cette course de soi, d'un apaisement , qui serait comme une obligation à arrêter cette course. La contradiction prend le dessus, le seul moyen possible de la stopper est la dépression.


_________________

Etre sujet, c'est ne pas accepter qu'il y ait ce clivage entre ce que je fais, ce que je pense, et ce à quoi j'aspire.

C'est aussi:

- être maître de ce que je peux donner aux autres

- être, se sentir responsable des espaces que j'occupe

- pouvoir recevoir et être maître de ce que je rends à l'autre

Bergson disait que pour pouvoir penser, il fallait être immobile voilà le problème actuel du manque de sens.. L'immobilisme ne va pas de pair avec notre époque, il est difficile de ralentir, nous vivons dans le "toujours mieux, toujours plus vite", dans le culte de l'urgence.


Beaucoup de ceux qui pensent tout ça pensent être les seuls à le penser, car ce n'est pas relayé par le débat public. Et nous contribuons tous collectivement à produire ce système alors qu'individuellement nous le critiquons. C'est bien là qu'est la contradiction.

La société est autant aliénante qu'elle ne donne du choix. Cette société de l'hyper (hyper-technologie, hyper-marché, hyper-président, hyper-choix) aliène aussi.

Je ne voulais pas faire de compte-rendu réducteur, c'est raté. Tout parait pourtant si fluide quand il en parle.. ici, c'est plutôt une somme de raccourcis. Alors le mieux, c'est d'aller le voir s'il passe près de chez vous.

6 oct. 2008

Projet 2008-2009

Salut!

J'aurai mis un mois avant de réaliser ce Post.. Pourquoi? D'abord car vouloir mettre à plat mes projets en les écrivant, c'est peut-être me rendre compte que je n'en ai pas, ou qu'ils ne tiennent pas la route (et ça, ça fait peur!). C'est aussi car les énoncer, c'est ensuite devoir les mettre en oeuvre, passer à la phase exécutive, c'est-à-dire travailler, et ça, c'est contre nature..ahaha (non mais je ne plaisante qu'à moitié là..) Mais comme vous le voyez, je travaille sur moi, puisque voici venir ..RRrrroulements de tambourrrr.. les projets 2008-2009, ce que je veux mettre en place, développer, amorcer etc..

Bon je ne vais pas me fouler, je reprends la trame du bilan 2007-2008, que vous pouvez consulter en cliquant sur "Bilans et projets professionnels"

Je préviens, je vais tricher un peu puisque certains de ces projets sont déjà à l'état de réalisations effectives..


Travail d'Equipe, organisation et outils:

  • Mise en place d'un document de suivi des grands moments qui jalonnent l'accompagnement d'un jeune. (date d'accueil, date prévue de fin d'OPP/d'APJM, dates des dernières et futures rencontres avec les référents ASE)
[Ce document permettra aussi de suivre et de coordonner la mise en place des outils de la Loi de janvier 2002. Je m'explique (Règlement de fonctionnement remis ou non lors de l'accueil? date d'écriture des Projets Individualisés, etc..)]

  • Instauration de réunions mensuelles devant nous forcer à remettre en cause nos pratiques professionnelles sur les grands thèmes qui parcourent nos axes de travail. Elles doivent déboucher sur des propositions concrètes de travail. Attention à la mise en place effective de ces propositions ainsi qu'à leur pérennité.
  • Retoucher le document récapitulatif des situations scolaires afin qu'il devienne lui aussi un outil de suivi des rencontres avec les équipes pédagogiques des établissements ainsi qu'avec les employeurs.

En relation avec les jeunes majeurs:

  • Ré-écriture du règlement spécifique à l'unité de vie. Rappelons que ceci est obligatoire chaque année d'après le règlement de fonctionnement de l'établissement et que nous avons au cours de l'année précédente modifié ou créé un certains nombre de règles lors de nos réunions d'équipe hebdomadaires. Si des notes ont alors été prises, celles-ci sont relativement éparses et méritent d'être rassemblées afin d'avoir un document auquel chacun pourra se rapporter (éducs et jeunes.) Les jeunes doivent à mon sens être consultés sur le contenu du document avant que celui-ci devienne "force de loi", en tout cas référence, dans leur quotidien.

Concernant l'Institution:

  • Les modalités de mise en place de l'évaluation interne ne sont toujours pas définies et je continue à participer aux réunions de travail qui doivent les élaborer. (cf posts précédents)
  • Oh surprise et nouveauté, il n'est pas impossible que je me lance dans la représentation syndicale. Objectif: mettre enfin en place cette instance représentative essentielle voire indispensable dans la négociation employeurs / salariés relativement à leurs conditions de travail.
(Pour tout dire le rôle et les missions de délégué du personnel correspondraient plus à mes motivations premières, dans le sens où ce dernier veille à l'application du droit du travail là où le délégué syndical cherche à les améliorer. J'espère lancer le mouvement et passer le relais d'ici un an si possible) Et puis cela devrait me pousser à rester en contact et informé de notre actualité sociale, ce qui est passionnant..

  • Reprendre le travail de partenariat avec la structure territoriale de développement et de programmation de spectacles culturels.

Et enfin, en ce qui concerne les jeunes..

  • Je crois que le plus gros point consistera à enfin lancer la réalisation des Projets Individualisés, ça ne peut plus attendre.. et ça ne doit pourtant pas se faire n'importe comment!

Beaucoup de choses doivent découler de cela, et des réflexions mensuelles de l'équipe..

Un lot d'idées en vrac, dont la pertinence et l'exécutivité sont à réfléchir.

  • Ré-aménagement de la salle de vie collective- avec 1. Un "panneau d'affichage" à l'usage des jeunes:"actualités et évènement locaux" / affiches de prévention. 2. Un présentoir / kiosque pour les documents à leur intention. (chantier, A.F.P.S. etc..)
  • Renouvellement de leur matériel informatique + dossier sur leur "bureau virtuel" avec les adresses de sites web qui leur sont destinés, en réponse à leur Droit d'Information.
  • Accompagnement dans des lieux publics où ce n'est pas la nécessité mais bien l'intérêt potentiel de ces lieux pour les jeunes qui serait la raison du déplacement (que cette phrase est compliquée) exemples: aller aux rencontres thématiques hebdomadaires du PIJ, aller à la médiathèque, à la "Maison des Associations".
  • Monter une bibliothèque (accès au capital culturel) au niveau du groupe ou de l'établissement.
  • Favoriser une participation à la vie collective, pourquoi pas en montant une ou plusieurs associations de jeunes, pour la promotion de la lecture, de la culture, de la solidarité sociale ou humanitaire, ou créer un réseau de solidarité, d'échange des savoirs etc.. à l'interne et/ou tourné vers l'"extérieur"
Et le rêve nait..

Ouf..ça c'est fait..repos..bye

1 oct. 2008

Partenariat

Salut!

Suite au post du 16.09.08, réponse à mon blog-partner.

Difficile de répondre à tes questions sur le partenariat.. Pourquoi? Parce que dans notre service, les partenaires sont peu nombreux et c'est le réseau qui est davantage développé.


Rappelons que les partenaires sont des personnes avec lesquelles on s'associe pour la réalisation d'un projet commun (oui, j'ai sorti le dico).

Dans ce cas, seuls les référents sociaux sont nos partenaires. Nous ne considérons pas les familles comme des partenaires, bien qu'elles puissent être des alliées et qu'elles puissent aller dans la même direction que nous, et espérer avec nous la même finalité (rappel: les jeunes femmes hébergées en semi-autonomie sont quasiment toutes majeures). Les autres structures avec lesquelles nous travaillons font partie de notre réseau professionnel, c'est-à-dire que les relations se sont créées de personne à personne et pas de service à service. Je pense notamment à la mission locale, au CIO, aux centres de formation, aux lycées, aux associations de proximité, au planning familial, aux propriétaires de logements privés..
Il n'y a pas d'échange pour le moment avec d'autres structures d'accueil similaires à la nôtre.

Quels sont nos partenaires?

- L'ASE via les référents sociaux principalement. C'est à eux que nous relayons les modalités de la prise en charge, l'évolution de la personne et de l'accompagnement. C'est un partenariat "subi", les suivants sont "choisis".
- La CAF: un correspondant est nommé. C'est à leur initiative (de sectorisation, si mes souvenirs sont bons) qu'un interlocuteur unique a été désigné.Concrètement, cela nous permet de faxer (mode de transmission choisi ensemble) nos questions à une intervenante unique, qui nous répond rapidement. L'intérêt ici est le gain de temps et cela nous permet d'avoir une réponse claire et précise, et par écrit de surcroît.
- La CPAM: c'est parce que nous les sollicitions fréquemment et qu'il était parfois difficile de les joindre qu'un correspondant a été nommé, à notre demande. L'intérêt est d'être en contact avec une personne missionnée pour nous apporter une réponse, cette personne suit donc la situation jusqu'à ce que celle-ci soit réglée.


Nous ne souhaitons pas mettre en place de partenariat supplémentaire parce que nous préférons amorcer de nouveaux contacts directement avec les jeunes femmes, càd en "live", afin qu'elles puissent comprendre et intégrer comment on procède quand on a besoin de trouver un service et de le solliciter. L'objectif est qu'elles puissent réutiliser le réseau, seules.


Grâce à cette réponse, j'ai peut-être une chance de figurer en première ligne des blogs amis? ;-)