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21 juin 2007

A froid... procès de l'ASE

J'ai trouvé un écho à ce que je pensais du reportage dont j'ai parlé dans le post précédent,et qui s'appelait "Jamais sans ma mère". Je vous en fais part, c'est dans le courrier des lecteurs du Télérama de cette semaine.
A charge.
Téléguidage d'opinion où on nous montre des victimes de placements arbitraires. Quand cessera-t-on de penser que les travailleurs sociaux ont le pouvoir de placer un enfant? Dans le sujet, des enfants et des parents s'expriment, mais nous resterions insensibles à leur souffrance. Cela justifie pour les journalistes de faire la part belle au spectaculaire et de "justifier" la récupération par sa mère d'une adolescente confiée par décision de justice à un établissement. Comme si une décision de placement était prise à la légère! Comme si l'intérêt de l'enfant n'était pas pris en compte! C'est cette difficulté que tente de dire "le bon juge" Rosenzweig en trois phrases comptées, seul autorisé à exprimer le contradictoire dans ce reportage à charge.
Plus globalement, on pourra quand même reconnaître que certaines décisions de placement pourraient être améliorées, notamment dans les délais quand les situations familiales évoluent, les lenteurs administratives portant parfois préjudice aux familles, mais ici, le téléspectateur non initié n'aura pu se faire qu'une idée partielle. Dommage.

7 juin 2007

A chaud... procés de l'ASE?

Je viens de regarder le reportage d'Envoyé Spécial sur les familles d'enfants placés.
Wahhh! Les services de l'ASE en prennent pour leur grade!
On y entend - qu'il est difficile de quitter l'ASE une fois qu'on y rentre,
- qu'il est facile pour l'ASE d'aller chercher des enfants dans la précarité, beaucoup plus que dans les familles riches...
- qu'une fois la machine judiciaire enclenchée, on ne peut plus rien faire ...
On y voit des parents déchirés par des suspensions de visite et une mère à qui on a retiré l'enfant dès la maternité.
En bref, sentiment que l'ASE prend à des parents la chair de leur chair et qu'ils ne sont pas du tout entendus, ni dans leur douleur ni dans leur combat pour récupérer leurs enfants. Effectivement, le reportage porte sur les ratés de l'ASE.


Heureusement, un expert psychiatre évoque quand même brièvement la difficulté du positionnement du juge et JP Rosenczveig la confirme. Le commentaire post-reportage reprécise le cadre d'intervention des services sociaux et le rôle difficile de protection de l'enfance, via les juges; en citant aussi la nouvelle loi de mars dernier en faveur des familles. Ouf.

.
Puisqu'on parle de lui, je trouve que le blog de ce juge pour enfants au tribunal de Bobigny est très intéressant: http://www.jprosen.blog.lemonde.fr/

L'origine de la délinquance?


" Lorsque Boris Ivanovich ouvrit la lettre et la lut à sa femme Anna, tous deux blêmirent. Mischa, leur fils de trois ans, n'était pas admis dans la meilleure école maternelle de Manhattan.
"Ce n'est pas possible! s'exclama Boris Ivanovich, consterné.
- Non, non - ce doit être une erreur, renchérit sa femme. Après tout, c'est un garçon brillant, agréable, sociable, à l'aise à l'oral, qui se débrouille correctement en coloriage et maîtrise bien Monsieur Patate."
Boris Ivanovich s'était tu, il était perdu dans ses rêveries. Comment pourrait-il se présenter devant ses collègues de Bear Stearns alors que le petit Mischa avait échoué à l'entrée d'une grande école maternelle?"
(...)
"Tu crois vraiment que la maternelle peut avoir un impact sur ses études supérieures?
- Écoute, je ne voudrais pas citer de noms, mais cela remonte déjà à plusieurs années, un banquier d'affaires n'avait pas réussi à faire entrer son fils dans une école maternelle renommée. Apparemment, il y a eu un scandale sur l'aptitude du garçon à peindre avec ses doigts. Toujours est-il que le gamin a été refusé par l'école que ses parents avaient choisie, et il a été obligé de, de ...
- Quoi? Dis-moi, Dmitri Siminov.
- Disons que quand il a eu cinq ans il a dû s'inscrire dans ... dans une école publique.
(...)
N'ayant pas acquis les connaissances de base dans des matières telles que la décoration de pots de yaourts ou le collage de gommettes, le garçon n'était pas du tout préparé aux cruautés de la vie, enchaîna Siminov. Résultat, il a occupé des postes subalternes puis a commencé à chaparder des objets à son employeur parce qu'il s'était mis à sérieusement picoler. A cette époque-là, c'était déjà devenu un ivrogne. Évidemment, le chapardage a conduit au vol, et tout cela s'est terminé par l'assassinat et le dépeçage de sa propriétaire. A sa pendaison, le garçon a déclaré que tout avait commencé à aller de travers le jour où il avait été refusé dans une bonne maternelle."


Pour les amateurs de Woody Allen et ceux qui ne le sont pas encore:
extrait de L'erreur est humaine. de W.Allen. Ed. Flammarion . Mai 2007.
Si certains ne connaissent pas Monsieur Patate, je peux faire un post...

4 juin 2007

De la vie


B. 22 ans, sortie des effectifs il y a trois ans. Gérante d'un resto depuis quelques mois, à la tête d'une quinzaine de salariés.

Cherche "un vieux riche proche de la mort, pour l'épouser et vite récupérer ses thunes "(sic).

Parcours atypique comme on aimerait en voir plus souvent. Séjour au foyer de 16 ans et demi à 18 ans et demi. Arrêt de scolarité après le bac malgré de grandes capacités intellectuelles. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, par respect, mais juste que c'est le genre de nana dont on apprécie la rencontre. Un peu tornade, un peu allumée, drôle et déterminée malgré des blessures abyssalement profondes. Brûle la vie.
C'est tout.
Et vive la résilience!