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13 juil. 2008

De l'évaluation..

SALUT !
Comme promis précédemment, je vais m'épancher deux minutes sur l'évaluation de notre travail dans le service. Je pense que d'autres posts suivront sur l'évaluation en général et sur les nouveautés. Pour le moment, nous sommes en pleine réécriture du projet d'établissement (et c'est déjà pas mal) (ça aussi, j'aimerais prendre le temps d'en dire deux mots). Pour la réflexion sur la démarche-qualité, nous attendrons 2009.

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Depuis quelques temps, en équipe, nous savions que nous manquions d'un espace institué pour évaluer notre travail.

Parallèlement à la loi 2002, même si l'obligation de s'y mettre n'était pas urgente, nous avons construit un outil (galvaudé comme terme, je sais) pour lancer cette démarche d'évaluation de nos pratiques professionnelles (galvaudé comme phrase, je sais). L'objectif était de pouvoir commencer à "justifier" notre action éducative, avant qu'on ne nous impose une grille toute-faite-et-pas-par-nous qui ne nous conviendrait peut-être pas. Je préfère utiliser des procédures que nous avons conçues qu'attendre qu'on m'en impose. Le travail en amont porte souvent ses fruits, c'est parfois plus de boulot, mais c'est toujours plus satisfaisant. Soit..

voilà ce que nous utilisons actuellement..



De quoi je parle?
Environ un mois après le départ des jeunes femmes hébergées, nous faisons un bilan de ce que nous avons proposé (ou pas) à la JF, pendant son séjour. Il s'agit d'échanger sur les ratés et les réussites de l'accompagnement. C'est censé n'être ni un encensoir automatique ni de l'auto-flagellation de groupe.



Comment se présente-t-il?
Nous y passons une heure, en réunion hebdomadaire.
Nous démarrons par un bref rappel de la situation: origine du placement, âge de la jeune fille, durée du séjour..
Puis, le référent institutionnel reprend les différents domaines de l'accompagnement, en détaillant en quoi nous avons pu être aidants (ou handicapants) pour la personne:
- Les relations familiales
- Le milieu scolaire ou professionnel
- La vie quotidienne
- Les relations affectives
- L'administratif
Pour chaque domaine, nous définissons ensemble :
- quel accompagnement éducatif concret nous avons proposé
- quel réseau nous avons utilisé pour cela
- ce qui n'a pas marché, en essayant de savoir pourquoi
- ce que nous aurions pu proposer d'autre, le pourquoi nous n'y avons pas pensé sur le moment, les interférences qu'on pourrait éviter à l'avenir..

Nous finissons sur les conditions de départ: le départ a-t-il été facile? était-ce le choix de l'hébergée? s'est-elle manifestée depuis son départ? a-t-on répondu à la mission initiale?

Où réside la difficulté?
C'est l'action éducative uniquement que nous souhaitons évaluer. Bien sûr, l'évolution de la jeune femme vient "éclairer" les résultats, mais l'objectif principal n'est pas une synthèse éducative.

Bien souvent, nous nous éloignons de cet objectif premier, pour parler de la jeune fille, sans doute parce qu'il est plus aisé de parler des autres que de soi. L'exercice n'est pas toujours plaisant pour tous, mais la nécessité de s'y "confronter" fait l'unanimité.

Quels bénéfices retire-t-on de ce bilan?
Par cet exercice, nous faisons l'effort de formuler ce que nous retenons de chaque accompagnement, nous échangeons sur ce que la jeune femme nous a appris et ce qu'elle nous a renvoyé sur nos pratiques.

Cela nous permet aussi d'évacuer entre nous ce qui nous a divisés. L'objectif étant de ne plus nous achopper lorsque la situation se représentera.

Ce bilan, comme tout bilan selon moi, nous permet de clore correctement une période, c'est aussi important que le démarrage de la mission.
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3 commentaires:

Ababakar a dit…

Salut.
La description de cette démarche est intéressante.
2 questions:
-comment le consensus autour de l intérêt de la démarche s'est-il formé?
-gardez-vous une trace écrite de vos conclusions? Cela modifie-t-il vraiment sur vos pratiques à venir?

Maïa a dit…

Matériellement parlant, les conclusions sont notées dans un classeur: celles de l'éducateur du référent et celles faites le jour du bilan en équipe. Il ne m'est encore jamais arrivé d'aller m'y replonger, seule, mais nous faisons fréquemment référence à ces conclusions lors des réunions. Ca nous sert parfois aussi de "jurisprudence". Nous agissions déjà comme ça auparavant, mais ces bilans "marquent" davantage nos mémoires, parce que c'est plus institutionnalisé, donc plus "officiel", donc mieux énoncé, donc plus clair pour tous.. enfin je crois.

Maïa a dit…

Ah oui.. j'oublie la première question: le consensus..
Alors.. je l'ai dit en deux mots, je vais tenter de développer un peu. Nous nous étions déjà dit que nous ne prenions pas le temps d'analyser de pures (pures, bon, il faut le dire vite!) situations éducatives, je veux dire relevant purement de notre pratique collective d'équipe ou de membre singulier d'une équipe. Et ces réflexions se faisaient fortuitement, sans mise en commun, sans regard de la direction, sans psy, alors qu'on trouvait ça déjà très riche, même lors de temps informels et furtifs.
Donc, nous en avons discuté en réunion hebdo, nous avons décidé d'y travailler au plus vite: chacun a réfléchi de son côté à ce qui lui manquait et à ce qu'il aimerait mettre en place, puis mise en commun, puis écriture, puis utilisation, puis réajustement en fonction de l'expérience. Bref, comme pour toute évolution. Voilà, je crois que j'ai répondu.
A bientôt.