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10 déc. 2006

Conclusion sur le Quotidien

Salut

Vous n'osiez plus en rêver, la conclusion de la retranscription épique du devoir sur le Quotidien:

A la lumière de ces observations apparaît en premier plan la nécessité de donner du sens à sa pratique. Cependant l’éducateur ne doit pas se contenter de le faire lors des réunions d’équipe, ou lors de l’élaboration du projet individualisé du jeune (ou encore lors de son évaluation). Il doit pouvoir mettre du sens sur son action au quotidien. Nous avons vu que les pratiques institutionnelles qui semblent naturelles (le bisou du soir par exemple) méritent d’être interrogées. L’habitude que présente une manière de faire, qui plus est partagée par l’ensemble de ses collègues, ne prémunit pas la pratique du risque de sortir du champ professionnel. Un cadre constitué de règles de vie figées, définitivement acceptées comme « bonnes » par l’éducateur, peut se dévoiler être un facteur de maltraitance institutionnelle (les douches obligatoires) ; et ce sont alors les usagers qui vont le « payer » au quotidien. L’éducateur ne peut pas non plus se contenter donner du sens à sa pratique du quotidien en s’appuyant sur le projet institutionnel (l’heure du coucher/scolarisation) ; cela signifierait qu’il cesse d’avoir en face de lui un individu, à l’histoire et aux besoins particuliers. Sa mission, dont une des valeurs essentielles reste le respect de la personne, l’oblige à toujours considérer l’usager au centre de son accompagnement. Permettre à chaque jeune d’être acteur de celui-ci, de verbaliser la manière dont il le vit, reste le meilleur moyen d’avoir du recul sur son propre travail. Lorsque l’usager prend la parole, il ne manque pas de toujours interroger l’éducateur sur le sens de ce qu’il lui propose. C’est donc la parole de l’usager qui donne du sens à la pratique de l’éducateur C’est enfin cette parole qui va permettre au jeune de s’affirmer -et d’exister- au sein de son groupe de vie, de l’institution, et plus tard dans la société.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore faut-il que la parole puisse exister, ou qu'on l'entende, ou qu'on l'écoute. La vigilance doit être d'autant plus forte quand les usagers n'ont pas de possibilité de répondre. C'est dire la difficulté de proposer un réel accompagnement à ceux qui ne parlent pas. Encore une fois méfions-nous de la toute-puissance de l'éducateur.

Ababakar a dit…

Salut
Tu soulèves en peu de mots une quantité folle de questions. Une remarque: souvent le silence est lui-même essentiel.

Anonyme a dit…

Je suis en stage 1ère année E.S. dans un IME, secteur Enfance. Je suis confrontée à l'autoritarisme d'une éducatrice. Une précédente stagiaire, après avoir tenté la discussion avait fini par signaler ses agissements à la direction. Après quelques remous, l'institution s'est remise à "ronronner"... et je déchante sur un métier que je pensais "communiquant" !?! Au fait, est-ce encore possible de communiquer dans une "usine" ?

Anonyme a dit…

Si tu veux faie avancer les choses, toi aussi tu peux en parler à la direction. L'institution ne peut pas rester sourde indéfiniment. Il ne s'agit pas de délation, juste d'un étonnement sur des pratiques que tu ne comprends pas ou que tu n'arrives pas à tolérer. Pour moi, c'est aussi ça le rôle d'un stagiaire, c'est d'apporter un regard neuf sur des pratiques qu'on partage... ou pas. Si tu ne dis rien, non seulement tu montres en quelque sorte ton accord, et puis qui le dira? Certainement pas les usagers, ils ne sont pas en position pour réagir, c'est à nous de le faire, et vite!